Lisboa
Hier, nous sommes partis sous un temps un peu grisonnant au-dessus de nos têtes. La captitainerie d'Oeiras nous a emmené jusqu'à la gare la plus proche et là, nous sommes montés dans un train de banlieue qui a longé le Tage jusqu'au centre de Lisbonne.
On avait le guide du routard. Nos estomacs commençaient à grincer en arrivant sur la capitale. J'avais repéré un petit parc dont les experts disaient du bien. On a pris le métro jusqu'à la station la plus proche... Qui n'était pas si proche que ça. On est sorti. On a grimpé. Les enfants commençaient à pigner. Puis, à quelques foulées du lieu convoité, une drache bien de chez nous tombe comme un rideau. On s'est abrité tant bien que mal sous un kiosque à journaux, je crois, qui n'était pas encore ouvert ou déjà fermé, au choix. La pluie n'a pas cessé. On a repris le bus setecentos e sessenta pour descendre, dans un coin touristiquement plus névralgique. Un vieux portugais a craqué pour Marjane et Fanch... Y allait de ses grosses paluches sur les joues timides de notre blondinette et tapotait la capuche humide de notre Murphy en herbe. On a rangé le guide aussi.
Quand le bus nous a déposés, la pluie avait cessé. On s'est assis à un abribus, en rang d'oignons, pour soulager nos estomacs. Un peu la loose le pique-nique, non? Ben en fait, on vous recommande ce genre de pratique. Personne ne te remarque et tu as une vue d'ensemble sur ce qui se passe tout autour. Le mec qui court après son bus mais dont la porte refuse obstinément de s'ouvrir, les touristes qui font la queue pour les car sightseeing accueillis avec le flegme légendaire des hôtes portugais, les balayeurs de rue qui commencent à se débattre avec les premières feuilles d'automne. Et grâce à cette petite pause a priori sans charme, tu te rends compte que l'été est en train de quitter le Portugal. Que les chaleurs de Cascais étaient un peu comme ces dernières journées d'été indien en Bretagne... On ne verra pas les lumières jaunes de Lisbonne et le tage en mode fleuve de paille, on aura vu les tas de feuilles mortes.