Essaouira... qui Essaouira bien le dernier!
Nous voilà enfin un peu plus au Sud... on est descendu de trois degrés de latitude, on le sent... Il est bientôt 19h30 et l'équipage est toujours en T-Shirt dehors!
J'ai a pu hisser les voiles entre quelques moments de moteur. Jean-Sam a eu l'idée de tangonner l'Eugene, loin de toute image scabreuse, il s'agit de brider le génois avec un tangon pour pouvoir faire du vent arrière. Sabine était perplexe mais je me comportais en vrai funambule expert dans la houle... je gigotais beaucoup moins et je pouvais descendre directement vers le cap voulu. Je l'ai donc bien convaincue!
Pour les navs de nuit, ils ont fait retentir une alarme toutes les 1h50 et se relayaient comme ça... Ils semblaient moins fatigués et bien dans le rythme... leurs yeux avaient moins l'air de ceux de batraciens en pleine traversée du désert lorsque le réveil sonnait la relève de quart.
Me voilà dans le petit port minuscule d'Essaouira. Ça grouille de partout autour de moi... que des bateaaux de pêche, il y a seulement deux collègues à la voile avec qui je peux allègrement discuter puisque je suis à couple! Ça débarque des caisses pleines de poiscaille en tout genre, ça les fait griller sur les quais, ça brasse, ça gueule, ça vit.
Bon, moi je n'ai pas été me balader dans la ville évidemment. Mais tout l'équipage y est allé et semble un peu moins conquis que par les ruelles poisseuses de Salé, ses facades décrepies, les gens. Essaouira est, de ce que j'en ai saisi, beaucoup plus lêché... Le souk est davantage une machine à rabattre les promeneurs dans les boutiques pour leur faire acheter ce dont ils n'ont pas besoin qu'un vrai marché. Bon, je suppose qu'ils vous raconteront ça plus largement demain... là, ils vont pas tarder à tomber comme des mouches sous le poids de l'enclume du sommeil !