Déserts de Nouvelle-Ecosse
Nous voilà dans l'Atlantique Nord. Certains d'entre nous l'attendaient un peu avec impatience après quelques nuits tropicales étouffantes où moustiques et sueurs s'allient et transforment doux rêves en cauchemars. Le beurre aussi semblait attendre un peu de fraîcheur. Notre groupe froid étant gravement décédé, il fondait lamentablement quelque soit notre système D de refroidissement. On rêvait donc de beurre solide et de nuits ventilées. Les nuits se sont refroidies, nous permettant de renouer avec un sommeil sans obstacles jusqu'à l'aurore et le beurre a retrouvé une consistance normale. On peut même conserver du lait plus d'une journée sans qu'il ne se transforme en fromage. Nos banettes sont à nouveau équipées de couettes où chacun s'enroule avec grand plaisir après une soirée frisquette. Les shorts sont au placard et les jeans de sortie, les bottes ont détrôné les tongs et les bonnets les borsalino. On a retrouvé les manches aussi, et avec elles, cette désagréable expérience qu'on avait oubliée, celle des manches que tu remontes pour faire la vaisselle mais qui finissent toujours par redescendre en effleurant l'eau grasse juste avant que tu n'aies le temps de les remonter à nouveau! L'eau des réservoirs atteint une température où il devient difficile d'envisager une douchette même éclair sur la jupe arrière. Le ciel a perdu ce bleu profond, son soleil fidèle et ses vents réguliers.