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Bugale de Beluga
En bref, pour les pressés!
Les bugale ont retrouvé le plancher des vaches. Moi aussi d'ailleurs, mais je commence à trouver le temps long sur le parking! Le clapotis de l'eau me manque... Je cherche toute personne qui, dans le même état, est prêt pour l'aventure. Faites-nous signe!
Qui est Beluga?
Je suis un Maracuja 42 en alu des chantiers Sindbad. Je suis né en 1983. J'aime quand on éteint le moteur après avoir déroulé le génois et je n'aime pas être hors de l'eau!

DSCN0007BLOGJ'ai quitté les côtes françaises avec les bugale en octobre 2016 pour une aventure de trois années. On a vécu ensemble des moments forts entre les globicéphales au Nord de Sainte-Lucie et les baleines à bosse et baleines bleues du Canada, les fjords de la Nouvelle-Ecosse et de Terre Neuve, le sable noir des Canaries et les lagons turquoises des Iles vierges, les sourires francs et massifs des Cap-verdiens et les notes créoles antillaises. On a traversé des grands silences et des peaux du diable, entre pétole et gros vent. A bord aussi, la vie à 5 se fait intense, entre coup de gueule et cris de joie, c'était rarement le calme plat.

cartebeluga



Et qui sont les bugale...?

20180118_235627Je m'appelle Fanch. J'ai 9 ans. Je n'aime pas être en chantier et naviguer au prés. J'aime bien manger des noix de coco et des mangues ou mettre Beluga à la cape quand il y a un orage. 

20180209_124942Je m'appelle Marjane. J'ai dix ans, bientôt onze. Je n'aime pas quand l'évier se bouche et que je dois faire la vaisselle ou rester trop longtemps à la même escale. J'aime cuisiner des pâtes au thon à la crème ou voir des dauphins ou des baleines tout près du bateau. J'aime aussi dépasser un autre bateau!

20180119_000025Je m'appelle Malo, j'ai douze ans et demi bien tassés. Je n'aime pas que rien n'ai mordu à la ligne de traîne à la fin de la journée ou que je monte une ligne et qu'elle se casse dès le début. J'aime qu'un thon y morde, j'aime le vider et le cuisiner! J'aime me glisser dans la couette pour me réchauffer quand il fait froid ou constater qu'en 24 heures, on a fait une moyenne de 180 milles.

20180207_082626Je m'appelle Jean-Sam. Je n'aime pas quans les voiles battent par manque de vent ou faire un manque à virer. J'aime avoir envie de prendre la barre à la place du régulateur quand Beluga avance bien!

20180219_110723Je m'appelle Sabine. Je n'aime pas quand le vent s'essouffle jusqu'à s'évanouir complètement ou quand le réveil sonne et m'annonce ma prise de quart de nuit. J'aime surprendre le regard d'un de mes enfants se perdre dans le bleu ou plonger dans des constellations encore inconnues ou une pleine lune généreuse tout en écoutant Izia.

Archives
5 mars 2017

Alpha Blondy joue presque de la cornemuse!

Ca y est, j'ai levé l'ancre de la Guadeloupe. J'ai remonté la côte sous le vent... Je m'y suis fait flatter la croupe par quelques tortues à la pointe de Malendure qui, heureusement, cette nuit là, portait mal son nom : j'ai juste un peu roulé et supporté quelques douces colères du vent. A l'aube, ils m'ont emmené barboter à la réserve Cousteau qui était juste en face, sur les ilets aux pigeons. A nouveau, des myriades de poissons en tout genre sont venus faire les curieux autour de ma coque pour le plus grand plaisir de mon équipage ! Puis, j'ai passé une dernière nuit à l'anse de Deshaies où des bars surplombaient la plage tout en laissant s'évader des odeurs de barbaque grillée qui faisaient saliver jusqu'au plus petit moussaillon du bord...
On a mis le cap le lendemain vers des îles où l'anglais est de mise, un anglais tout aussi épicé que le français de Guadeloupe !
D'abord Montserrat, encore un île volcanique qui m'a quelque peu impressionné ! En approchant par le sud, on voyait le monstre, toujours actif mais en sommeil pour le moment. Il avait mis, pour l'occasion, un chapeau de nuages gris et blancs qui aurait fait pâlir de jalousie la plus coiffée des bretonnes ! Au Sud, on voyait encore ses anciennes coulées de lave qui avaient dévoré en 1995 Plymouth, l'ancienne capitale et des communes alentours...

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Sur la carte, il y a toute une zone interdite qu'il est fortement déconseillé d'écumer du bout de son étrave avant de s'être renseigné auprès des autorités.  Bref, ça faisait un peu île fantôme. Y'en a un qui s'est tout de même éclaté malgré le côté lugubre du coin !

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On est resté une nuit seulement... Je crois que le but était d'arriver assez vite ailleurs car du vent était annoncé.


Ils m'ont donc à nouveau réveillé au petit matin pour viser Nevis... Le vent soufflait déjà bien, on m'a habillé de ma trinquette. On a passé Redonda,un gros cailloux tout seul!

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Et un nouveau volcan s'est dessiné sur l'horizon. Il m'avait l'air plus sympathique, emmitouflé dans une forêt généreuse.Mon ancre s'est posée sur un fond de sable ni noir ni blanc... Un peu entre les deux. Il était tout doux. La plage bordée de cocotiers était parée de quelques promeneurs. C'était plus accueillant que Montserrat !

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Puis, on est parti pour St-Kitts, la jumelle de Nevis. Le vent soufflait encore bien. C'est le foc qu'ils ont sorti pour l'occasion ! Le vent tournait autour de 25 nœuds, je filais tout de même à 6 nœuds au bon plein. Au mouillage, le vent soufflait encore bien et quelques nuages gris bien rembourrés ont même amené des belles averses et des jolis jeux d'ombre et lumière sur les collines rebondies qui entourent le lac salé du Sud de l'île... Il a presque des airs de loch. D'ailleurs, si le thermomètre n'était pas aussi généreux,  si on troquait les pélicans bruns contre des macareux, les bonnets verts-jaunes-rouges contre des kilts et Alpha Blondy contre une bon vieil air de cornemuse, ce périple aurait presque des airs écossais ou irlandais.

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12 février 2017

La houle, c'est tantôt haut tantôt bas!

J'ai quitté Mindelo mardi 24 janvier en début d'après-midi. Enfin, c'est ce que me dit le livre de bord tenu par mes chefs de bord aussi scrupuleusement qu'un inspecteur des impôts qui croit que l'argent du contribuable est le sien tient ses registres...
Ça soufflait bien dans le chenal qui sépare Santo Antao et San Vincente. On filait à plus de six noeuds sous trinquette et deux ris dans la GV. Mais, Santo Antao, c'est un peu la Tenerife du Cap Vert. L'île a un sommet qui n'a rien à  envier au Pic du Teide espagnol! Il me toisait de ses 1979 mètres de haut et surtout, m'a cassé les généreux Alizés  jusque tard dans la première nuit. J'étais sous son vent à ce satané sommet. Remonter le chenal pour passer au vent de l'île nous aurait obligés à faire du près dans une mer désagréable...
Bref, première nuit un peu frustrante...

Mais au petit matin, on ne distinguait plus Santo Antao et l'air hautain de ses hauteurs n'avait plus d'emprise sur le vent. Des poissons volants virevoltaient autour de ma coque.

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Ils m'ont toujours bien fait marrer ces individus qui semblent hésiter entre l'air et l'eau. Certains maîtrisent les deux éléments et réussissent des slaloms étroits entre des vagues rapprochées tout en caressant de temps en temps du bout de leurs ailes l'eau bleue. D'autres, peut-être plus jeunes, peut-être simplement très peu habiles, étaient à peine sortis d'une vague écumante qu'ils se prenaient la suivante en pleine face et s'arrêtaient telle une mouche qui se prend un pare-brise.

A bord, chacun prenait ses marques. Le temps était à nouveau rythmé par la vie des quarts. Ils avaient opté pour une tactique en 3-2-2. Ils commencaient par trois heures de veille et de sommeil puis deux et deux. Les levers et couchers de soleil balançaient tout cela. Le pain aussi, a fait son apparition au bout de la troisième ou quatrième nuit. C'est Jean-Sam qui s'y collait... et à la fin de son quart du petit matin, ça sentait la boulangerie dans le bateau,  avec un pain tout chaud qui sortait du four. Le déjeuner et le goûter étaient également des moments chaque fois attendus et marqués. J'ai vu défiler des burgers, des darnes de bonite fraîchement pêchée, des crêpes, des pizzas, des gâteaux au chocolat,  du stoemp, du gâteau au yaourt, de la soupe froide de betterave rouge, des pancakes...

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Bref, c'était presque Top chef à bord  gaque jour. Les mômes ont fait des cabanes de doudous improvisées ici et là dans mon ventre, ils ont joué aux capsules... Ils sont dingues des capsules et les collectionnent à plus soif,  ils seront incollables sur les bières de chaque pays à la fin du voyage ! J'espère que cela ne va pas heurter l'éducation nationale! Et donc, ils s'inventent des jeux auxquels le plus expert des gamers ne comprendrait sans doute rien de rien! Ils ont essayé de toucher du bout de leur pied ma vague d'étrave qui n'en finissait plus de chanter... Ils ont bouquiné pas mal. Après le réveil,  même Fanch prenait un j'aime lire et le lisait à haute voix, lové dans les bras de sa mère. Ils ont très peu regardé de films et les jeux numériques sont toujours interdits de bord! Bref, c'était plutôt sympathique.  

En fin de première semaine, assez rapidement en fait, le vent s'est établi autour de 25 noeuds, parfois plus, parfois moins. La houle a pris de l'embonpoint et écumait de partout... La mer est devenue forte et, peu à peu, elle est même passée à grosse. Je dévalais des collines d'eau bleue. Ça déferlait tout autour...

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C'était surtout la nuit que le vent se faisait capricieux, avec des grains qui amenaient des rafales et même de la pluie parfois. Ils ont joué avec ma garde-robe comme ils aiment bien faire dans ces cas-là... Je suis passée à trois ris dans la grand voile et trinquette... Puis, ils ont carrément fait tomber la GV et ne m'ont laissé que la trinquette à l'avant. Très vite, le génois tangonné est venu lui tenir compagnie. Moi, j'étais bien. On a bien rigolé avec Zizou. C'est un sacré équipier, en or même! Je salue à nouveau au passage ceux qui  l'ont aidé à embarquer avec nous d'ailleurs! Je me bouffais presque 150 milles par jour.

Mais, ça tire sur la couenne de l'équipage  ce genre de condition...   Mes mouvements parfois rendus brusques par ceux de la mer, étaient susceptibles d'envoyer dinguer n'importe quel sumo d'un bout à l'autre du carré ! Tout devient compliqué et exige des efforts... Faire à manger, ranger, faire pipi ou plus gros, se faire une toilette de chat, se brosser les ratiches, s'habiller pour la nuit, s'habiller pour le jour. Alors est arrivée la fatigue... surtout en fin de deuxième semaine. Les mômes mettaient moins le nez dehors et avaient moins de ressort. Les conflits ont, à l'instar de la houle, pris de l'embonpoint ! Mais entre les enfants uniquement. Entre Sabine et Jean-Sam, c'était un peu comme entre Zizou et moi!  Le temps leur est devenu un brin plus long,  aux petits monstres... La seule chose qui les mettaient encore en mouvement, c'était ma vague d'étrave et son écume ou leurs capsules.

Ma vague d'étrave, par Beluga, Maracuja 42


Les relèves de quart étaient plus douloureuses, avec un sas de passation de plus en plus court. La joie de celui qui allait se coucher était proportionnelle au dépit de celui que l'alarme de la tablette arrachait à ses rêves! Certains gestes devenaient automatiques... J'ai par exemple surpris Sabine en train d'essayer d'allumer ses lunettes de soleil qui reposaient sur sa tête,  à l'endroit même où la frontale séjournait la nuit.
Mais l'océan étalait chaque jour un doux camaïeu de bleu clairsemé des colères de l'écume et le vent permettait à l'eau de fredonner vitesse et bercement  le long de ma coque. Tous les deux, ils parvenaient à captiver les troupes et à faire du point sur la carte l'épisode d'une série aussi captivante que Game of throne...

Alors est venu un jour, le moment où je suis entré dans le dernier carré de la carte, le moment où j'ai passé le fuseau horaire de la Guadeloupe, le moment où il ne restait que 100 milles, le moment où mon étrave a découvert une langue de terre,  le moment du dernier souper et celui du dernier petit-déjeuner, le moment où on a allumé le moteur, le moment où on a affalé la dernière voile à poste, le moment où les aussières ont été frappées à mes taquets puis à ceux du ponton et enfin, le moment où je me suis immobilisé. Il y avait plus de 2100 milles entre mes deux dernières escales, un océan tout bleu, quinze journées et quinze nuits mais il y avait surtout l'histoire d'une drôle de tribu tantôt complice tantôt tiraillée, qui essaie d'avancer, avec des hauts et des bas, des cris de joie ou de colère, des fous rires ou des crises de nerf...

Maracuja 42, Beluga, en transat...

3 janvier 2017

Bonne année 2017

J'ai quitté Valle Gran Rey et ses conditions d'amarrage et de mouillage un peu pourries lundi matin à l'heure à laquelle où tout un chacun fait vrombir les cylindres de sa voiture... Moi, c'est ceux de mon moteur qui ont ronronné vers 7h30. Le départ de la veille ayant été reporté car les fichiers météo annonçaient une nuit bien difficile alors que mes capitaines étaient un peu sur les rotules et le moral en berne vu la distance qui les séparaient des festivités habituelles de fin d'année mais surtout des trognes amicales ou familiales ! Plus la fatigue du mouillage qui leur avait fait des valises un peu pesantes sous les yeux !

Les conditions du petit matin n'étaient pas plus clémentes, mais la fenêtre pour le Cap Vert risquait fort de se refermer après, avec des vents de Sud annoncés pour la fin de la semaine sur les Canaries. Ils m'ont donc largué les amarres alors que le jour venait de poindre. Au début, mes voiles étaient encore à l'abri avec la côte de La Gomera... J'étais quelque peu sous-toilé avec mon foc à l'avant qui ressemble presque à un string, même si c'est pas encore le tourmentin... Et pour aller avec, il m'avait accoutré de deux ris dans la Grand Voile. J'avais un peu l'air ridicule dans 15 nœuds de vent... Mais très vite, j'ai compris qu'ils avaient eu raison de m'habiller léger : ça allait être un peu chaud. Enfin, moi, comme ça, ça allait... Je filais à plus de 7 nœuds sur une mer qui formait des jolies petites montagnes russes, c'était l'éclate ! Par contre, dedans, les gosses s'éclataient moins. Ca nous faisait des vacances pour une fois ! Fanch est rapidement aller se cloîtrer sur le plancher de sa cabine avant, sur sa couette tout de même et s'est endormi. Il est rigolo ce petiot... Il a trouvé sa place : à chaque fois qu'il est bof bof, il s'endort au pied de sa banette et quand il se réveille, il va mieux ! Malo a rapidement ressorti son p'tit-dej et Marjie n'osait plus trop ouvrir la bouche de peur que tout ne sorte aussi. Ils sont restés un bon moment assis à l'abri de la capote, comateux, silencieux. Ils acquiesçaient à toute demande parentale... C'est dire s'ils étaient patraques ! Eux qui démarrent au quart de tour à la moindre consigne dans des débats argumentairement dignes des avocats les plus vaseux possible ! Là, ils observaient les vagues énormes qui déferlaient loin ou tout près.Il faut dire qu'ils étaient jolis ces monstres d'écumes, avec parfois, un éclair bleu turquoise luminescent à leur sommet, percé par les rayons d'un soleil pâle, peut-être un peu malade lui aussi devant tant de mouvements. Nous, on savourait ce silence enfantin pour se consacrer pleinement à la musique du vent et de la mer...

Le vent est resté fort et est même monté au large de Hierro, la dernière île des Canaries qu'une mauvaise visibilité ne m'a même pas permis de saluer ! Il y avait entre 30 et 35 nœuds de vent, avec des claques au sommet des vagues à plus de 35. On m'a mis un troisième ris dans la grand voile... Même dans le golfe de Gascogne, je n'y avais pas eu droit. La nuit, le vent est « retombé » autour de 25 nœuds pour s'essoufler au petit matin, à 20 nœuds. A bord, la vie est peu à peu revenue... Malo s'est plongé dans le deuxième tome d'Eragon et Marjane, dans le premier, Fanch piratait de temps en temps le calme en s'inventant des navires à aborder sur l'horizon ! Sabine et Jean-Sam avaient les yeux tantôt fermés, tantôt tournés vers la carte, le cap et l'horizon...

Le temps a filé, le vent s'est calmé, la mer aussi... Même si elle est restée énervée un petit moment ! Je descendais vers le Sud Sud Est. J'ai pas croisé beaucoup de copains par contre. Deux trois cargos, au loin, un ou deux piafs, une ou deux tortues. Quelques dauphins sympas sont venus jouer avec ma vague d'étrave, je crois qu'ils l'adorent. Mais bon, y'avait pas foule. J'ai passé le Tropique...

Le 31 ? Pas la grosse fiesta digne de celles de Kervel, du Parcou ou de Kermargon dont j'ai entendu parler...A la cape, le réveillon, à une trentaine de milles de Sal, l'île la plus à l'Est de l'Archipel. Impossible ou en tous les cas, vivement déconseillé d'arriver de nuit où que ce soit dans le Cap Vert. C'est con, moi qui avait filé comme l'éclair au début, voilà qui amortissait bien ma moyenne ! Mais bon, je préfère arriver entier un peu plus tard que jamais éclaté sur une sordide pavasse ! C'est donc le matin du premier jour de cette année 2017, après six jours de nav, que mon ancre s'est posée au fond de la petite anse bien abritée de Palmeira. Je ne bougeais plus...Tout mon équipage s'est affalé bien confortablement dans ma coque immobile pour ne partir à la découverte de Sal que plus tard dans l'après-midi ! J'allais enfin retrouver un peu de solitude et eux, la terre ferme...

22 décembre 2016

Ça roule...

Me revoilà au mouillage! Enfin... J'ai quitté Santa Cruz vers 18h00 mardi. On est sorti du port peinard puis un gros grain est venu me titiller la poupe. Sabine et Jean-Sam ont de suite réduit ma tenue de bal pour une tenue plus sportive... Le vent est monté et j'ai de nouveau eu des sensations que je n'avais plus eues depuis longtemps! Y a pas à dire, passés 15 noeuds, je me sens beaucoup plus vivant... et mon équipage aussi!

Le vent est monté jusque 25 noeuds puis est redescendu autour des 15. L'eau filait sur mes flancs, chatouillait agréablement mes courbes arrondies! Puis, ça a molli sous le vent de Tenerife... J'ai un peu ralenti. 

Au petit matin, je suis arrivé au pied de falaises plus grosses que moi, bordées de plages de sable noir. A villa Gran Rey. Y avait un copain qui était là... il s'appelle Malin et à pour capitaine le parrain du Fanchou. Retrouvailles, récits des aventures respectives et jeu de tarot arrosés de mojitos,  bières ou caipirinhas dans cette petite ville gavée de touristes allemands. 

Mouillage sympa mais un tantinet rouleur... Au moins, l'équipage ne va pas se desamariner! Si j'ai bien compris, on va attendre le gros rougeaud dans le coin et décoincer dès que faire se peut vers le Cap Vert pour essayer d'y passer le 31. La fenêtre météo semble se maintenir. Ils essaieront de vous envoyer des photos. 

9 décembre 2016

Essaouira... qui Essaouira bien le dernier!

Nous voilà enfin un peu plus au Sud... on est descendu de trois degrés de latitude, on le sent... Il est bientôt 19h30 et l'équipage est toujours en T-Shirt dehors!

J'ai a pu hisser les voiles entre quelques moments de moteur. Jean-Sam a eu l'idée de tangonner l'Eugene, loin de toute image scabreuse, il s'agit de brider le génois avec un tangon pour pouvoir faire du vent arrière.  Sabine était perplexe mais je me comportais en vrai funambule expert dans la houle... je gigotais beaucoup moins et je pouvais descendre directement vers le cap voulu. Je l'ai donc bien convaincue!

Pour les navs de nuit, ils ont fait retentir une alarme toutes les 1h50 et se relayaient comme ça... Ils semblaient moins fatigués et bien dans le rythme... leurs yeux avaient moins l'air de ceux de batraciens en pleine traversée du désert lorsque le réveil sonnait la relève de quart.

Me voilà dans le petit port minuscule d'Essaouira. Ça grouille de partout autour de moi... que des bateaaux de pêche,  il y a seulement deux collègues à la voile avec qui je peux allègrement discuter puisque je suis à couple! Ça débarque des caisses pleines de poiscaille en tout genre, ça les fait griller sur les quais, ça brasse, ça gueule, ça vit.

 

Bon, moi je n'ai pas été me balader dans la ville évidemment.  Mais tout l'équipage y est allé et semble un peu moins conquis que par les ruelles poisseuses de Salé,  ses facades décrepies, les gens. Essaouira est, de ce que j'en ai saisi, beaucoup plus lêché... Le souk est davantage une machine à rabattre les promeneurs dans les boutiques pour leur faire acheter ce dont ils n'ont pas besoin qu'un vrai marché. Bon, je suppose qu'ils vous raconteront ça plus largement demain... là, ils vont pas tarder à tomber comme des mouches sous le poids de l'enclume du sommeil ! 

 

 

 

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18 novembre 2016

Un nouveau continent, un nouveau pays...

Après deux jours et deux nuits de nav, arrivée au petit matin sur Rabat-Sale.

J'ai quitté l'Europe mercredi vers quinze heures de la marina de Lagos, au Portugal. Personne n'était vraiment navré de larguer les amarres des pontons de cette marina envahie par des retraités anglais et allemands qui passaient leur temps devant les menus des petits restos artificiels qui bordaient les quais, se demandant comment ils allaient pouvoir emplir leur panse déjà plus rondouillarde que la mienne. C'est dire! Les côtes dorées de l'Algavre se sont éloignées peu à peu. Ainsi que Lagos dont l'ancienne partie de la ville avait tout de même bien charmé mes occupants! D'abord au moteur puis avec un vent de 10 noeuds que Maurice, rebaptisé Zizou depuis ses premiers bords avec nous, gérait comme un chef. Le soleil s'est couché laissant un début de nuit sans lune où s'est plongé tout l'équipage. Puis, la Lune s'est levée... Grosse moitié d'orange sur l'horizon, qu'un rapide coup d'oeil aurait presque pu la confondre avec l'astre solaire! Elle est peu à eu montée éclairant la houle d'une lueur bleuetée. Le vent a forci dans la nuit, fatiguant mon génois Eugène... La trinquette a été hissée et je n'avançais pas beaucoup moins vite. Ca remuait pas mal dans le bateau à cause de la houle qu'on a d'abord eu presque de face puis de travers et enfin, par l'arrière... Elle épousait en fait l'entonnoir de Gibraltar. C'est ce qu'ont pensé Sabine et Jean-Sam en tous les cas. L'après-midi du deuxième jour, la houle s'est essoufflée ainsi que le vent. Heureusement car ils commençaient d'ailleurs à essouffler tout le monde! Les milles ont glissé sous ma coque, un oiseau est venu s'abriter sous mon aile, à la grande joie des plus petits comme des plus grands.

J'ai pénétré dans l'oued Bouregreg, avec au Nord Sale et au Sud Rabat ce vendredi matin. On m'a amarré au ponton d'accueil où douanes et autorités locales sont venus faire leur boulot sans excès de sourcils froncés, les yeux plutôt souriants! Accueil chaleureux des gars de la marina, couronné d'un thé à la menthe servi sur le ponton, dans les règles de l'art... Avec la théière à un mille au-dessus de la tasse!

"Bienvenue au Maroc" a été clamé nombre de fois avec enthousiasme, escorté dans les roulements de la langue par une luminosité qui chauffait les visages fatigués de la nuit...

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1 novembre 2016

Les Berlengas

J'ai quitté Nazaré et ses falaises je ne sais plus trop quel jour. Tout le monde a d'ailleurs l'air de se soucier de l'agenda comme de l'an quarante. Si, il y a juste une date qui semble les mettre en éveil, c'est le 7 novembre... Date butoir à laquelle doit partir mon nouveau copain de Hambourg pour nous rejoindre à bord. Vous savez, Maurice II, le régulateur.

Bon, bref, j'ai quitté Nazaré au moteur et je suis arrivé au moteur 5 milles plus loin, dans une petite anse toute mignonne, celle de Sao Martinho Do Porto. Et là, surprise, pas de port... Aucun quai ou ponton. Nada, que tchi, nothing. Bah, du coup, on a actionné le guindeau et mon ancre s'est posée sur un fond de sable, à 5 mètres sous l'eau. Que c'était bon de se poser sans avoir la sensation d'être emprisonné dans des pare-battes et des aussières de tous les côtés... Juste une chaîne, certes. Mais de mon point de vue, c'est nettement plus léger. Je vous assure.

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Bon, après, les enfants n'ont pas résisté à la plage où pour la première fois depuis longtemps, quelques vaguelettes inoffensives venaient s'échouer. Qu'elles étaient douces par rapport aux monstres de Nazaré ou Leixoes. Le débarquement, c'était quelque chose. Maki, ma copine, était très impatiente. Malo vous a fait un p'tit reportage de l'embarquement dans l'annexe! Je vous le mets...

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Le lendemain, ils ont déjeuné dans le cockpit. Un beau matin d'été alors qu'on est tout de même fin septembre. Euhh... Non, fin octobre! Je vous disais que les agendas hein. Ensuite, la chaîne est rentrée se lover dans la baille à mouillage et on est parti vers le Sud. C'était pas la tempête mais les voiles sont sorties puis sont rentrées puis sont ressorties puis sont rerentrées. Une partie de cache-cache avec le vent. Je ne saurais vous dire qui du vent ou du moteur a gagné.

Il y avait les îles Berlengas dans l'étrave. Alors, on a fini par y arriver. 

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Là-bas, pléthore de bateaux de pêche et donc, de poissons. La surface de l'eau grouillait par endroit.

Et vous savez ce que j'ai vu non loin de ma coque? Des poissons lune. Si, si, si. Je vous assure. A un moment, on a vu un truc briller... Avec une nageoire un peu squive qui ressortait. C'est parce qu'il se déplace sur le côté, en superficie, ce qui fait que son éclat brille et soit visible à distance, c'est pour ça qu'on l'appelle poisson Lune je suppose. J'suis malin hein!

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MolaMola

Là-bas, on a essayé de replonger l'ancre dans une anse qui avait l'allure d'un mouchoir de poche, avec des fonds en forme de montagnes russes rocheuses. Mouillage avant et mouillage arrière, pour rester dans l'axe du mouchoir. Mais de ce côté de l'île, c'était le vent qui n'était pas disposé à nous offrir un abri calme (de l'autre, c'était la houle qui m'aurait fait remuer de la barre).  On a bavé devant un paysage à couper le souffle. C'était un mouchoir en dentelle de Bruges tout de même! Pas le vulgaire kleenex. Puis on est reparti. Vraiment dommage... Mais bon, j'aurais pas dormi tranquille au-milieu des cailloux, avec ce vent d'Est mal orienté (le comble, non?).

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Mon étrave a pointé Peniche. Ca se prononce comme ces bateaux tout plats dont j'ai déjà entendu parler mais que je n'ai jamais vus, je crois qu'on les trouve surtout sur les fleuves. On n'a pas mis très longtemps à y arriver. Sabine et Jean-Sam ont voulu réessayer un mouillage. J'ai l'impression d'être un peu tombé sur des acharnés de  la pioche! Attention, je ne m'en plains pas... Je préfère moi aussi. Mais la houle, même fatiguée, continuait à bercer un peu trop vigoureusement ma coque. Alors, ils se sont résignés à aller au port où j'ai été accueilli à listons ouverts par un bateau qui venait de Finlande, le bougre.

Bon... Là, je suis plus loin que Peniche. Mais je vais pas mobiliser le clavier, je laisserai d'autres vous raconter la suite. 

27 octobre 2016

Je file...

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Bien sympathique cette petite nav'... départ au petit matin, avec les couleurs vives du lever de soleil. On en profite pour me décorer de la lessive qui n'avait pas encore eu l'idée de sécher.

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Après les gros culs colorés, des dauphins sont à nouveau venus me saluer. En fait, je crois qu'ils aiment la chanson que je fais avec la barre. Elle grinçouille un petit peu et ça doit les attirer. Du coup, il n'est plus trop question de la graisser.

Je crois qu'un des monstres du bord est en train de rédiger un article à ce sujet.

J'ai pas battu ma moyenne... Mais bon, avec le vent qu'il y avait, ça ne risquait pas. C'est un peu tout ou rien ici au niveau du vent. Un bon 5 me fait rêver.

Ils ont réussi à me laisser un peu d'autonomie avec un pilote "DIY". Je me débrouillais pas mal! Je vous laisse voir la video.

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Ils ont pu se faire des cafés, de thés, manger peinards, jouer aux échecs. Mais j'ai tout de même hâte de faire la connaissance du nouveau Maurice. D'ailleurs, merci à tous les lecteurs de ce blog. Je crois que certains nous ont pas mal aidés dans tout ça...

 

 

 

15 octobre 2016

Gascogne, ça cogne!

Ca y est... je suis en Espagne. Depuis hier soir. J'ai décollé mercredi matin avant l'aube. Ils m'ont rempli de gasoil avant de partir et puis, ils ont hissé la trinquette toute refaite et la GV avec 1 ris en quittant Port-La-Forêt. Une bonne fenêtre meteo était annoncée, du gros vent d'Est... Par contre, Maurice n'était toujours pas revenu à bord! Ils vous expliqueront je suppose! Mais je crois qu'il est vraiment très fâché ! On est passé par le chenal des moutons, au Nord des Glenan. On a vu le phare rouge de Penfret, il luisait bien dans la nuit claire. Quand le ciel s'est teinté de rose, on devinait l'ancien phare et la tour de Cigogne. La côte s'est rapidement (je suis modeste, j'aurais pu dire très vite) dissoute dans la ligne d'horizon que mordaient des vagues de plus en plus gourmandes. L'écume parsemait de blanc le bleu... c'etait plutôt joli. A l'intérieur , c'etait beaucoup moins poétique. .. quelques uns des équipiers se sont vidés les entrailles. Ça sentait pas spécialement bon là -dedans. Voire dégueulasse. Le vent est monté et les vagues se sont passées de gourmandes à ogresses... c'était pas encore des Titans, loin de là, mais c'était un peu impressionnant tout de même, surtout pour les equipiers les moins aguerris. On a pris un deuxième ris... puis la nuit est venue. On a descendu la trinquette qu'on a remplacée pour un foc... j'étais dans une tenue un peu légère. Ma dérive centrale est rentrée dans son logis et là, je me suis éclaté sur des grosses vagues qui de temps en temps déferlaient ces coquines. Eclaté dans le sens "amusé", qu'on se rassure. D'apres leurs calculs, j'ai bien bourriné... Une moyenne de 8 noeuds, avec une pointe à 10,4 noeuds. La lune s'est levée. C'etait hyper beau...
Au petit matin, le vent soufflait encore bien... l'équipage a peu à peu émergé. Grâce aux moins malades, les malades se sont peu à peu remis sur pied, pas encore très marin, certes... mais ça allait mieux. Les estomacs se sont homéopathiquement lestés.
Dans l'après midi, le vent a enfin molli. On a relancé de la toile...
La deuxième nuit a été plus organisée. Ils ont un peu réussi à se reposer... Certains ont fait des nuits complètes. Vers 4 heures du matin, dans mon travers, j'ai aperçu une lueur jaune qui scintillait à l'horizon. C'était une marque d'eau saine espagnole... des phares se sont manifestés, quelques uns puis après, c'était presque le périphérique de nuit dis donc... comparé à l'obscurité de la premiere nuit où seule la Lune m'a un peu accompagné. On distinguait des villes et des scintillements multiples, des phares ou des balises au loin... parfois des bateaux de pêche aussi. Les équipiers de quart discutaient d'ailleurs longuement à leur sujet... Collisionnera? Collisionnera pas?
Au petit matin, Jean-Sam et Sabine étaient un peu sur les rotules... Ben oui, le gros Maurice n'était pas là  pour les aider à barrer pendant ces 48 heures. Mais l'ambiance était bonne! On distinguait bien la côte. Par contre, pas de bol... le vent s'est mis de face. J'ai du tirer des bords pour rallier la Corogne... C'était un peu longuet mais le soleil rendait la balade agréable. 

Bref, c'etait une traversée un peu musclée mais bien sympathique... et puis surtout, on n'est pas resté à rêver en chemin quoi...
Vu les circonstances, ils n'ont pas pris beaucoup de photos... Elles seront sans doute publiées incessamment sous peu!

9 octobre 2016

Ils préparent quelque chose?

Après avoir mis un sacré boxon, Jean-sam et Sabine ont fini par tout ranger...

Les gars qui étaient venus m'ôter le mat sont venus le remettre en place. Quel soulagement! J'en avais un peu marre d'avoir la tête d'une caravane flottante. En plus, mes haubans et pataras sont tout neufs... Blinquants. J'ai également reçu des nouveaux câbles d'antenne, tout beaux qu'ils sont! Puis ils ont bidouillé des trucs en tête de mat... J'ai une magnifique girouette maintenant, qui tourne au quart de tour. Mes sacs à voiles sont tous revenus à bord. Les bruits qui couraient sur les pontons étaient donc bien fondés.

Par contre, Maurice (vous savez, mon pilote), n'est toujours pas revenu... Ce qui semble d'ailleurs pimenter de nervosité l'ambiance du bord... . Jean-Claude a l'air au poil lui, par contre. Ils lui ont remis toutes les connexions au goût du jour.

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Bref, avec tout ça, j'ai l'impression qu'ils me mijotent quelque chose. Qu'en pensez-vous, vous?

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