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Bugale de Beluga

En bref, pour les pressés!
Les bugale ont retrouvé le plancher des vaches. Moi aussi d'ailleurs, mais je commence à trouver le temps long sur le parking! Le clapotis de l'eau me manque... Je cherche toute personne qui, dans le même état, est prêt pour l'aventure. Faites-nous signe!
Qui est Beluga?
Je suis un Maracuja 42 en alu des chantiers Sindbad. Je suis né en 1983. J'aime quand on éteint le moteur après avoir déroulé le génois et je n'aime pas être hors de l'eau!

DSCN0007BLOGJ'ai quitté les côtes françaises avec les bugale en octobre 2016 pour une aventure de trois années. On a vécu ensemble des moments forts entre les globicéphales au Nord de Sainte-Lucie et les baleines à bosse et baleines bleues du Canada, les fjords de la Nouvelle-Ecosse et de Terre Neuve, le sable noir des Canaries et les lagons turquoises des Iles vierges, les sourires francs et massifs des Cap-verdiens et les notes créoles antillaises. On a traversé des grands silences et des peaux du diable, entre pétole et gros vent. A bord aussi, la vie à 5 se fait intense, entre coup de gueule et cris de joie, c'était rarement le calme plat.

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Et qui sont les bugale...?

20180118_235627Je m'appelle Fanch. J'ai 9 ans. Je n'aime pas être en chantier et naviguer au prés. J'aime bien manger des noix de coco et des mangues ou mettre Beluga à la cape quand il y a un orage. 

20180209_124942Je m'appelle Marjane. J'ai dix ans, bientôt onze. Je n'aime pas quand l'évier se bouche et que je dois faire la vaisselle ou rester trop longtemps à la même escale. J'aime cuisiner des pâtes au thon à la crème ou voir des dauphins ou des baleines tout près du bateau. J'aime aussi dépasser un autre bateau!

20180119_000025Je m'appelle Malo, j'ai douze ans et demi bien tassés. Je n'aime pas que rien n'ai mordu à la ligne de traîne à la fin de la journée ou que je monte une ligne et qu'elle se casse dès le début. J'aime qu'un thon y morde, j'aime le vider et le cuisiner! J'aime me glisser dans la couette pour me réchauffer quand il fait froid ou constater qu'en 24 heures, on a fait une moyenne de 180 milles.

20180207_082626Je m'appelle Jean-Sam. Je n'aime pas quans les voiles battent par manque de vent ou faire un manque à virer. J'aime avoir envie de prendre la barre à la place du régulateur quand Beluga avance bien!

20180219_110723Je m'appelle Sabine. Je n'aime pas quand le vent s'essouffle jusqu'à s'évanouir complètement ou quand le réveil sonne et m'annonce ma prise de quart de nuit. J'aime surprendre le regard d'un de mes enfants se perdre dans le bleu ou plonger dans des constellations encore inconnues ou une pleine lune généreuse tout en écoutant Izia.

Archives
17 juillet 2017

Tu vas te tannker...!

Hier, je suis arrivé près d'Atlantic city après une nav pour une fois pas trop motorisée! On s'est tiré la bourre avec un copain cata suisse. Ils étaient joueurs. Ça tombe bien, nous aussi. Ils ont envoyé le spi et tout... Nous aussi.

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Bref, on a bien rigolé et je suis arrivé avant eux devant les premières bouées du chenal. Cela me laissait présager un début de soirée peinard car il est de coutume que le dernier arrivé offre l'apéro. Mais c'était sans compter sur la fin du parcours. Après avoir négocié avec le courant dans le longuet chenal, bordé d'un côté par des immeubles démesurés et de l'autre par une fine langue de sable où squattaient gros 4X4, pêcheurs et baigneurs, il m'a fallu m'engager dans les méandres sinueux d'un paysage qui ressemblait à un marais.

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Je me suis demandé s'ils n'avaient pas perdu la boule à bord car au milieu du passage, il y avait un gars qui pataugeait, l'eau lui arrivant à peine à la taille, qu'il avait basse, c'est dire. 

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Le silence ambiant accusait une légère appréhension. D'ailleurs, celle-ci s'est manifestée dans un slalom un peu confus ente des balises latérales qu'on a laissées sur babord alors qu'elles étaient rouges et aux USA, c'est à dire dans cette partie du monde où le balisage latéral est inversé par rapport à chez nous. Mais bon, ce genre de truc peut faire de sacrés noeuds au cerveau et dans des moments un peu tendus, il est vite fait de s'emmêler les voiles. Ma coque a fini par passer le seuil. On cherchait une zone où jeter l'ancre, notre copain suisse toujours derrière nous. Et c'est là que j'ai senti que mon derrière ne passerait pas là où mon nez était passé. Je me suis tannké. J'etais cloué dans 60 cm de vase. Le copain, ben,  il a arrondi un peu et il est passé comme une fleur jeter l'ancre un peu plus loin. Bon, il a été sympa. Il a offert l'apéro à tout l'équipage, tandis que j'attendais, peinard, que la marée remonte! Comme elle était basse, j'ai pas attendu trop longtemps!

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J'vous laisse une photo... on voit bien que j'ai le popotin qui ressort un peu.

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16 juillet 2017

Wanted...

Beluga recherche un équipier ou une équipière pour rejoindre avec nous les Açores depuis le Canada ou Saint-Pierre-et-Miquelon.  N'hésitez pas à nous joindre par mail si l'aventure vous tente...

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16 juillet 2017

Au clairon qui chante...

Beluga a quitté la Cobb's marina près de Norfolk où il est finalement resté une semaine et un jour. On avait une liste de trucs à faire longue comme le bras, on n'a donc pas visité beaucoup.  On a loué une voiture car, un peu comme aux Bahamas, à pieds, on ne va pas très loin. On a donc circulé de ci de là à la recherche de telle ou telle pièce sur des routes très géométriques, droites et raides comme la justice, toutes parallèles ou perpendiculaires entre elles. On croise inlassablement les mêmes Food lion qui sont en fait les Delhaize belges, autres Wendy's ou fresh market, tout en n'oubliant pas les célibrissimes Mac Do.

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Une sorte de répétition s'installe entre les différentes enseignes quand on parcourt des distances un peu grandes. Cela crée une sensation presque vertigineuse de vide comme si la tête cherchait de tous côtés ce qu'il y a au-delà de ça.  L'oeil européen attend quelque chose d'autre... Un peu comme si tout ça n'était qu'un rideau derrière lequel se cacherait la vraie ville, son centre névralgique. Mais à part des quartiers résidentiels, nos yeux n'ont rien eu d'autres à se mettre sous les pupilles. On a trouvé un joli parc avec un lac aussi. On y a fait le plein de vert au milieu de pêcheurs paisibles, d'écureuils survoltés,  de papillons grands comme des gants de base-ball.

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On a surpris un héron qui s'était camouflé au milieu de gnomes en bois.

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Il s'est envolé aussi souplement qu'une gymnase chinoise vole d'un côté à l'autre du tapis.  On a rencontré plein de gens adorables, qui une fois de plus, ont mis en péril toutes nos idées préconçues sur les américains. Rob nous a apporté des bières fraîches le soir de notre arrivée, avec son regard qui pétille autant que sa moustache lorsqu'il tombe sur l'un de nos enfants. Hollie a passé une après-midi entière avec Jean-Sam dont une blessure au pied nécessitait une visite dans un Healthcare. Walter m'a 'givé a ride' jusqu'à une agence de location de voiture, défendant mon portefeuille contre des montants trop importants et m'emmenant alors dans d'autres endroits jusqu'à en trouver un aux prix décents, m'attendant ensuite pour m'escorter au retour afin que je ne me perde pas dans le labyrinthe géométrique et venant ensuite à bord pour nous filer des bons tuyaux sur les différents points à régler pour Beluga. Greg nous a filé une adresse aux Açores où un ami à lui pourra nous accueillir et nous aider si besoin. Alan nous a offert une sorte d'almanach du marin américain.  Il y a eu Peter. Un médecin militaire, tendu comme la corde d'un arc. Il a prêté du matériel de pêche aux enfants, leur prodiguant des bons conseils, plongeant même dans l'eau douteuse du port pour désentortiller un fil que Fanch avait maladroitement mais diaboliquement emmêlé autour d'une pendille. Il nous a ramené des pizzas grandes comme des roues de vélo un midi et un autre repas le soir à partager ensemble, avec sa copine Renée. Dave est venu se proposer comme taxi au cas où on avait besoin de circuler une fois notre carrosse de location rendu, notre moteur ayant besoin de soins intensifs et donc peut-être de pièces se trouvant à l'autre bout de la ville... La Cobb's Family a tout fait pour arranger la sortie de notre gros bazu en temps record, sans trop alourdir la note et en nous faisant même cadeau d'une nuit.

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Jean-Sam a aussi rencontré Theoden, le roi du Rohan pour les amateurs. Il en avait fini avec le Mordor. Il tenait un chantier de mécanique marine... Il nous a parlé de Trump un peu comme une sorte de Sauron. Bref, on était loin des Red Neck texans excités de la gachette et de l'individualisme roi. Avec la bienveillance de tout ce petit monde, on a réglé pas mal de trucs. Le pilote a retrouvé son coude et Jean-Sam son pied, le radar peut à nouveau irradier l'horizon à la recherche de gros cargos et on a pu résoudre notre souci de moteur grâce au "trouble shooting" d'un chevalier mécano de Theoden. Bref, on s'y est senti presque comme à la maison, même avec le clairon qui saluait matin et soir le soleil. Au début, il nous a fait halluciner mais on s'y est habitué et on a fini par le trouver presque sympathique!

13 juillet 2017

Petite carte de nos escales

Après l'Ouest, des traits vers le Nord...

carte monde

13 juillet 2017

Un air de famille!

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C'est un truc de dingue non? 

Au début,  on a cru que c'était un jeu du hasard. Mais en fait non... Le gars, un certain Maurice Marchal, rebaptisé Morvan Marchal par lui-même, qui a dessiné le fameux Gwen ha Du breton en 1923, s'est inspiré du Stars ans Stripes américain, symbole d'indépendance et de liberté.  

En tous les cas, au-delà du drapeau, on a été accueilli à bras ouverts et non-raccourcis dans chacune de ces contrées...

 

 

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9 juillet 2017

En terres Golgoth...

J'ai quitté Grand Bahama Island samedi matin, il y a une semaine déjà. On n'était pas aux pièces, ça s'est fait en douceur après les incontournables pancakes. Mais le ciel était encore teinté de rose. Cap vers le gulfstream. Une trentaine de milles me séparaientt du tapis roulant, je les ai parcourus à l'aide de ma bourrique. Eole était aux abonnés absents. Je suis arrivé sur le fameux tapis en fin d'après-midi. Eole n'était toujours pas là. Malgré les deux noeuds qui se sont ajoutés sans douleur à mon compteur, j'étais un peu dans un état de somnolence avancé vu le ronronnement du moteur. La grand-voile me réveillait parfois par ses mouvements d'impatience, entraînant la bôme de babord à tribord et finissant dans des grands 'clak'... un peu comme une vieille dame endormie dans la salle commune d'une maison de retraite, son chat sur les genoux, sursauterait à la sortie claironnante du coucou du pendule. La vie à bord, c'était peinard entre pâtisseries et devoirs!

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En soirée, Eole a un peu soufflé, mais vraiment un tout petit peu... Trop timidement pour mes kilos! D'autres géants, en revanche, sont apparus à l'horizon. Vous savez, ces Golgoths où on aime retrouver des formes... Ils montaient silencieusement à mon vent jusqu'à atteindre des hauteurs dignes des plus hauts sommets new-yorkais.

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Une lune ronde comme une femme sur le point d'accoucher accompagnait ce joli spectacle. Le souci dans l'histoire, c'est que ces Golgoths, quand ils vous passent au-dessus du mat, amènent souvent vent, pluie et parfois tonnerre et éclairs !  Bon, le vent et la pluie, je peux faire le gros dos... Mais les éclairs en mer, c'est une autre histoire!  Oh, certes,  j'ai déjà croisé des voisins de pontons qui te rétorquent "Oh mais, euuuh, tu saaaaiiiiis, les éclairs,  ils préfèrent la crête des vagues que le mat" ou bien "Ooooh, mais il n'y a pas de souciiiii. Il y a vraiment très peu de probabilités pour que cela te tombe dessus tu sais!" ou bien encore "Aaah, mais faut pas t'inquiéter comme ça, il suffit de passer une chaine autour du mat et de la faire plonger dans l'eau"... Bref, tout le monde y va de sa p'tite recette ou de son bon tuyau! Mais zut, flut et même plus... Moi, j'ai les j'tons. C'est comme ça. Les statistiques et autres fabulettes n'y changeront rien. Taisez-vous donc! Chuuut! J'ai juste envie de rentrer au port et mettre mon équipage à l'abri. Donc, les fameux Golgoths, ils se sont mis à péter de ci de là sur l'horizon noir. Je crois qu'à bord, on n'aimait pas non plus beaucoup trop ça! On les guettait du bout des yeux ou du compas pour essayer de déjouer leur trajectoire afin de les éviter !  D'autres passaient leur inquiétude dans des histoires acabadabrantes de vaisseaux schroumpfs ou de points de croix en mode capsules.

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Les journées et les nuits se sont succédées un peu sur ce mode là.  Entre pétole, gros gras grains gris et gulfstream. Lui aussi, c'est une sorte de Golgoth! Dès que je m'éloignais un peu de la veine centrale pour négocier les grains ou le cap, on voyait bien à l'état de la mer que le grand Seigneur n'était pas trop content qu'on le quitte comme ça ! Les vagues dansaient comme les remous anarchiques d'une marmite bouillonnante. Bon, là,  elles dansaient encore un truc un peu calme. Mais avec un vent de Nord, elles seraient pas restées sur du reggae...! Bref, oubliez cette zone si vent et courant ne sont pas d'accord. Ça doit être proche de l'enfer sur terre, enfin, sur mer. Donc, on avait pétole mais finalement, on était un peu content. Jusqu'à ce que le pilote décide de faire la tronche... c'est le boîtier en plastique qui a lâché.  Du coup, il n'avait plus d'appui pour tenir la barre. Un peu comme si on demandait à un barreur de barrer sans son coude. Du coup, il a fallu barrer non-stop dans les moments de pétole ! Aussi passionnant qu'un épisode de l'inspecteur Derrick du dimanche après-midi... Autant dire que le temps a commencé à être longuet... on était presque content quand un grain pointait sa truffe, amenant enfin du vent et des sensations de barre!
On a croisé des dauphins.  Des Golgoths encore... C'était les plus grands qu'on ait croisés depuis le début de notre voyage. Des vrais Flipper le dauphin! Il y a eu les oiseaux aussi. Eux, les grains, la pluie, le vent, les éclairs, ils n'en avaient strictement rien à faire! En forçant un trait cartoonesque, on pouvait se les figurer slalomant entre les éclairs,  s'abreuvant de pluie dans un looping avant de redescendre en flèche vers le creux d'une vague!
Puis au soir du quatrième jour, on a aperçu des lumières sur la côte.  Mon étrave pointait vers elles. C'est toujours un peu la fête quand on voit une balise après une traversée.  Celle-ci marquait notre passage du cap Hatteras. Un peu tard dans la soirée,  il y a eu d'autres lumières.  Elles explosaient en gerbes lumineuses. J'ai cru d'abord naivement que c'était pour mon arrivée dans les eaux territoriales ou pour l'anniversaire de cousin Robin mais on était le 4 juillet! J'ai appris que c'était la fête nationale par ici!
Au petit matin, j'ai croisé les premiers pêchous. On n'était plus au Maroc ou à Haïti.  Des Golgoths encore... Comme on peut en voir en France aussi. La brume est arrivée.  On y voyait plus grand chose même si on sentait que ça allait se lever. C'est à ce moment là que le radar lui aussi s'est mis en grève !  Je sais pas ce qu'ils ont tous à faire la tronche... C'est peut-être car on a quitté les Tropiques. C'est vrai que la vie en slip, c'est fini. En tout cas la nuit ! On enfile les couches et le pantalon une fois le soleil couché. 

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Avec les gros grains, les cirés et vestes de quart sont sortis des placards, dégageant une odeur de soupe à  mémé!

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La mer n'était plus de ce bleu intense en arrivant! Tout le monde l'a remarqué à bord! Mais en même temps, elle est tellement fascinante quand la pluie s'abat sur elle en milliers de gouttes dans un tendre camaïeu de gris! Il m'a fallu une dernière journée entière pour rallier Norfolk. Le vent a fini par chasser la brume. Les voiles sont sorties mais le moteur est resté pour les appuyer. Des buildings se sont dessinés...

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La VHF s'est mise à nous parler. Mais franchement, on comprenait un mot sur dix dont le 'over' final, c'est dire! A un moment, on a vaguement compris qu'il y aurait un exercice de tir!  Puis ça a commencé à péter sur tribord. Welcome! Le truc pas du tout anxiogène après quatre nuits de sommeil hasardeux n'est-ce pas! Ah, c'est certain,  ça tient en éveil mais bon, c'est un peu agressif surtout quand tu es incapable de déterminer la zone! Ceci-dit,  il y avait des bateaux qui patrouillaient, ils nous auraient sans doute dit de dégager. Enfin, j'espère!  
Bref, je vais finir car c'est un peu longuet, à l'image de cette nav, désolé. On a passé avec le courant le pont de Norfolk entre gros culs et bateaux surmotorisés du dimanche. On a piqué vers Little Creek Reservoir. On a tourné un bon moment avant de trouver une place de parking. Finalement, un gars nous a fait signe sur un ponton inespéré où j'ai pu aller m'amarrer. Un autre gars est venu nous saluer nous demandant si on avait besoin de quoique ce soit et il est revenu avec quatre bières bien fraîches qu'il nous a laissés siroter paisiblement... Quel accueil!  J'ai eu même droit aux customs le soir même... Mais petit uniforme plutôt sympa vu que tout était en règle! Il était plus de 20 heures. Des grains pétaient au dehors, mais plus pour moi!  A plus, les Golgoths... 

30 juin 2017

Safety first...

J'ai l'impression que quelque chose se prépare à nouveau... Ça va faire un mois que je sillonne les eaux bahamiennes depuis Inagua. Me voilà sur l'île de Grand Bahama, au mouillage dans un des méandres maritimes de Freeport. En terme de mouillage, on touche le fond. Rassurez-vous, ce n'est qu'une expression... Je veux dire par là que c'est pas ce à quoi j'ai été habitué ces dernières semaines. Mon ancre a croché  dans des endroits souvent paisibles dignes des plus belles cartes postales.

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Alors là,  certes, c'est calme. Mais c'est un peu la sinistrose même avec au loin, la rangée de p'tites maisons colorées qui ressemblent de toute façon à des boites de chaussures. 

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Du coup, j'me dis que c'est pas pour le charme du coin qu'ils sont là.  Ils sont partis et revenus plusieurs fois. A chaque fois, ils sont partis calmes et sont revenus énervés. Ils sont partis à vide, enfin, avec des poubelles malodorantes tout de même, et sont revenus chargés comme des bourriques. L'annexe en bave, elle me l'a dit. Il y a eu la bouffe. Il y a eu du gaz. J'ai l'impression que tout était un peu compliqué à terre. L'annexe me l'a dit aussi... ils l'avaient amarrée là mais ça n'allait pas. Du coup, faut aller plus loin, ici... Tout ça dit avec le sourire, pour rendre service, pour être plus "safe". Mais bon, ça goûte les barrières qui mordillent un peu de liberté, un peu d'autonomie. A terre, pas grand chose pour des gens qui n'ont que leurs pieds pour se déplacer semblerait-il.  D'ailleurs, quand tu vois le gabarit des gens au volant de leur bagnole, tu te demandes s'ils se souviennent qu'ils en ont, des pieds. C'est presque comme dans ce film que les mômes regardaient souvent, Wall-E je crois.
A propos, je ne sais pas si vous savez, mais l'ordi de bord ne peut plus être rechargé.  C'est la tête du cable d'alimentation qui fait un peu la tronche je crois. Du coup, ben, je n'entends plus l'éternelle rengaine "Mamaaaaan,  on peut regarder un film?" . Cette question pouvait engendrer des humeurs bien maussades mais aussi des moments aussi calmes qu'une cour de récréation au milieu de l'été. Désormais,  les parents n'ont plus cette magique touche "pause" pour se ménager une retraite stratégique. Les mômes occupent l'espace vital en permanence.  Ça donne lieu à des scènes cocasses de pétage de plomb où père et mère se transforment en cocotte minute dont la soupape est défaillante. Les p'tits gars sont assez forts pour la gripper, cette soupape. Mais Marjane se défend elle aussi, attention! Ceci dit,  j'assiste aussi à des moments familiaux uniques.  Marjane et Fanch jouent plus que souvent aux doudous. Ils s'inventent des histoires à n'en plus finir sur le pont, en navigation ou au mouillage.

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Les bouquins sont dévorés à vive allure et la reliure des megaspirou a du mal à suivre le rythme. On parle de 'Boni' ou des 'Nombrils', en passant par 'Seuls' ou 'Louca'.

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Le jeu de Go est apparu ainsi que le Wom, un jeu haïtien. Le jeu d'échecs reste présent au top five.

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Parfois, les legos sont de sortie. Parfois les playmos. Parfois les p'tits soldats. Parfois, ils se mélangent même dans un joyeux bordel mêlant, tant qu'on y est la collection de capsules. 

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C'est même arrivé qu'ils prennent leur cahier d'écrivain! Finalement, ils s'en passent assez bien de leur ordi... Et puis,  je découvre les joies de la farine. Ils la transforment en tortillas, en p'tits pains, en scones, en pancakes, en pizzas, en cookies, en sablés... Les mômes aussi participent à cette farandole culinaire qui finit toujours par un haut moment gustatif partagé dans le cockpit où tout le monde est unanime sur le fait que c'est meilleur que toutes ces merdouilles sans nom que les supermarkets voudraient leur refourguer...! Vive l'autonomie, vive la liberté. Fuck you Etienne and Colette (Toledano et Nakache, 2009 pour les curieux). 

 

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Restera le plein d'eau et je crois que je serai paré.  J'avais entendu parler d'une histoire à New York. C'est sans doute par là -bas que mon étrave va pointer. Paraît qu'il y a une statue de la liberté là-bas...  

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29 juin 2017

On vole à côté de Beluga...

Il n'y a pas très longtemps pendant la nav de Chuck Cay à Cystern Cay, nous avons fait quelque chose de drôle. Nous étions attaché à la drisse de spi par le baudrier. La première chose à faire, c'était enjamber les filières, ensuite s'asseoir dans le baudrier (sans lâcher les filières), puis, c'était le plus difficile, il fallait lâcher les filières et  se propulser avec ses pieds loin de la coque. C'était vraiment chouette. Ce que je préférais,  c'était quand je revenais près du bateau, car quand j'étais à 5 ou 10 mètres,  je commençais à avoir peur qu'un requin blanc vienne me chatouiller les pieds. Papa me ramenait vers le bateau avec le hâle-bas de tangon.  A un moment, papa est retourné dans le cockpit, me laissant seule avec le hâle-bas choqué (ça veut dire lâché). Il restait donc du mou et je me suis éloignée de Beluga... il n'y avait rien de dangereux, bien sûr, mais j'ai hurlé comme un cochon qu'on égorge.  Papa est revenu et m'a ramenée.  Fanch a pris la suite. Avant, c'était Malo. J'ai adoré faire ça même si ça m'a donné une sacrée frousse...

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29 juin 2017

L'eau, l'eau est là...

Aujourd 'hui, il y a eu un orage avec du tonnerre. Il a beaucoup plu. Maman et papa se sont lavés dehors avec la pluie. On a rempli les réservoirs d'eau en recueillant les gouttes avec des petits pots, des entonnoirs et des gallons. C'était bien!

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29 juin 2017

Saleté de courses...

Quand on fait des courses aux Bahamas, le plus difficile est de ne pas partir en courant devant les prix, les nombres de crasses et de gras dans presque n'importe quel produit de n'importe quel magasin. Nous avons trouvé des merveilles: sirop d'érable sans sirop d'érable, jus d'ananas sans ananas,... Sur une étiquette de sac de pilons de poulet, il était même marqué presque avec fierté : CONTIENT JUSQU'À 15% DE POULET. Quand nous passons par le rayon légumes, nous remarquons que presque la totalité du rayon est importée depuis l'autre bout du monde. Le rayon fromage, n'en parlons pas, au lieu du délicieux comté ou du chèvre moelleux, nous avons trouvé du cheddar jaune plastique ultra cher. Pour tout boucler, on a vu des hamburgers pancake ou encore des saucisses sucettes enrobées de pancake. Les prix aussi sont hallucinants... Pour le lait par exemple, le litre était à 7$ (environ 7 €).
Pour y aller, nous prenons souvent le bus.

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Mais pour revenir à l'endroit où nous amarrons l'annexe, comne rien ne peut se faire à pied vu les distances et qu'on est chargé comme des des mules, il faut prendre un taxi. Presque à chaque fois, ça se termine en engueulade car les conducteurs essayent de nous arnaquer en nous demandant le triple de ce que l'on avait conclu. 

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Au final, ce n'est pas très drôle d'aller faire des courses, mais encore moins aux Bahamas. Ceci dit, le bon côté dans tout ça c'est que nous devenons de supers cuisiniers en faisant tout nous mêmes et il faut avouer que nous raffolons du beurre de cacahuètes et de la pâte à tartiner Reese's.

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