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Bugale de Beluga
En bref, pour les pressés!
Les bugale ont retrouvé le plancher des vaches. Moi aussi d'ailleurs, mais je commence à trouver le temps long sur le parking! Le clapotis de l'eau me manque... Je cherche toute personne qui, dans le même état, est prêt pour l'aventure. Faites-nous signe!
Qui est Beluga?
Je suis un Maracuja 42 en alu des chantiers Sindbad. Je suis né en 1983. J'aime quand on éteint le moteur après avoir déroulé le génois et je n'aime pas être hors de l'eau!

DSCN0007BLOGJ'ai quitté les côtes françaises avec les bugale en octobre 2016 pour une aventure de trois années. On a vécu ensemble des moments forts entre les globicéphales au Nord de Sainte-Lucie et les baleines à bosse et baleines bleues du Canada, les fjords de la Nouvelle-Ecosse et de Terre Neuve, le sable noir des Canaries et les lagons turquoises des Iles vierges, les sourires francs et massifs des Cap-verdiens et les notes créoles antillaises. On a traversé des grands silences et des peaux du diable, entre pétole et gros vent. A bord aussi, la vie à 5 se fait intense, entre coup de gueule et cris de joie, c'était rarement le calme plat.

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Et qui sont les bugale...?

20180118_235627Je m'appelle Fanch. J'ai 9 ans. Je n'aime pas être en chantier et naviguer au prés. J'aime bien manger des noix de coco et des mangues ou mettre Beluga à la cape quand il y a un orage. 

20180209_124942Je m'appelle Marjane. J'ai dix ans, bientôt onze. Je n'aime pas quand l'évier se bouche et que je dois faire la vaisselle ou rester trop longtemps à la même escale. J'aime cuisiner des pâtes au thon à la crème ou voir des dauphins ou des baleines tout près du bateau. J'aime aussi dépasser un autre bateau!

20180119_000025Je m'appelle Malo, j'ai douze ans et demi bien tassés. Je n'aime pas que rien n'ai mordu à la ligne de traîne à la fin de la journée ou que je monte une ligne et qu'elle se casse dès le début. J'aime qu'un thon y morde, j'aime le vider et le cuisiner! J'aime me glisser dans la couette pour me réchauffer quand il fait froid ou constater qu'en 24 heures, on a fait une moyenne de 180 milles.

20180207_082626Je m'appelle Jean-Sam. Je n'aime pas quans les voiles battent par manque de vent ou faire un manque à virer. J'aime avoir envie de prendre la barre à la place du régulateur quand Beluga avance bien!

20180219_110723Je m'appelle Sabine. Je n'aime pas quand le vent s'essouffle jusqu'à s'évanouir complètement ou quand le réveil sonne et m'annonce ma prise de quart de nuit. J'aime surprendre le regard d'un de mes enfants se perdre dans le bleu ou plonger dans des constellations encore inconnues ou une pleine lune généreuse tout en écoutant Izia.

Archives
21 janvier 2017

La rue du Canada sur la plaza Estrella...

Je venais d'aller poser trente tonnes de linge sale dans un lavomatic. Il allait tourner pendant un bon bout de temps. Alors, je me suis assise pour boire un truc frais en observant la vie qui passait sur la plaza Estrella de Mindelo.

Il y avait une dame assez âgée derrière le comptoir de son petit bouis-bouis. Le nez un peu relevé, des yeux qui te regardent un peu de haut tout en restant curieux, presque tendres. Je lui ai demandé une boisson... Quand elle est sortie des coulisses, sa silhouette a dévoilé une longueur de jambes presque infinie pourtant coupée par une jupe qui lui descendait juste sous les genoux. Une jupe droite. Elle avait le pas ferme qu'accentuait le claquement des tongs sur le sol.  Elle avait des mollets encore bien dessinés et quelques varices dessinaient de jolies courbes en descendant sur ses chevilles. Après, il y a eu ses mains, elles avaient des doigts longs, ridés, fins, marqués d'une certaine raideur au milieu des doigts que finissent parfois par infliger les années qui passent.

Il y avait son homme avec elle. Un visage rond et bonhomme, plus souriant de prime abord que celui de la châtelaine. Il avait un air rieur : je l'ai senti toujours prêt pour la déconne.

C'était mes grands-parents. Surtout elle... Lui, je ne l'ai vu qu'après, par glissement en fait. Alors je les ai observés, du coin de l'oeil et j'ai savouré ce voyage spatio-temporel tout en me sentant un peu fragile, des images du 59, rue du Canada à Forest me remontant doucement d'on ne sait quel recoin de la tête ou plutôt des tripes.

On y est retourné plus tard, dans l'après-midi, avec les enfants. Elle nous a servi des assiettes aussi généreuses que celles que ma grand-mère nous sortait, quelque soit l'heure du jour à laquelle on arrivait chez elle.

J'y retournerai sans doute encore aujourd'hui... Et peut-être même chaque jour usqu'à ce qu'on parte.

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17 janvier 2017

Les arbres poussent sur les escudos capverdiens !

Beluga a fait escale sur trois des îles de l'archipel du Cap Vert...
La première,  c’était Sal. Nous avons jeté l'ancre à Palmeira, petit port de commerce et de pêche.  Un seul quai qui ne peut accueillir qu'un seul cargo qui charge et décharge tout près du port de pêche où sont regroupés surtout des barques qui sortent à la journée et qui paraissent minuscules face aux chaluts du Guilvinec.
Des rues et ruelles pavées de gros cailloux serpentent villes et villages où circulent surtout des pick-up, seuls les axes entre les villes sont macadamés. Quelques échoppes, presque uniquement tenues par des chinois, arrivés là on ne sait encore ni comment ni pourquoi. Échoppes qui tomberaient des nues même devant la grande surface d'une petite ville provinciale. L'Intermarche de Pleyben, ce serait le Beverly Hills du commerce ici... Pas d'"avenues" à marchandises dans ces chétives échoppes. On n'ose à peine appeler "rayons" les étagères qui exposent les quelques denrées. Au menu, boîtes de conserve d'origine portugaise, mais attention, très peu de plats préparés, juste la base comme des haricots rouges, des petits pois, du thon. Des huiles, de la farine, des légumes secs, du riz, un peu de pâtes.  Fini le festival des questions existentielles devant 47 marques de dentifrices, 53 marques de jus de fruits, 18 sortes de pâtes. Finis les caddies tiens aussi. Ça fait presque bizarre de s'imaginer un caddie au bout des mains!
Les fruits et les légumes sont à prix d'or. Ben oui, quand t'as fait l'tour de l'île, tu comprends mieux pourquoi. Tout est importé, des îles de l'archipel ou de plus loin.
Palmeira, c'est aussi des jeunes et moins jeunes assis à l'ombre d'arbres dans lesquels des gamins pieds nus grimpent. D'autres consomment une bière à la terrasse d'un café,  prêts à se déhancher à la moindre note de musique. D'autres encore jonglent une balle au pied sur la plage, au milieu de chiens curieux prêts à mordre dans l'objet rondelet.  Un enfant invente le principe du syphon avec une vieille bouteille de plastique abandonnée et un bout de tuyau, il crée des volutes d'eau qui finissent sur les pavés poussiéreux après avoir été traversées par la lumière du soleil qui fatigue... C'est super joli.

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Boa Vista et le petit village de Sal Rei nous ont tendu leurs plages de sables blancs,  leurs dunes gigantesques, leur eau turquoise. Un écho des Glénans avec quelques degrés de plus. On ne dormait pas très bien dans le mouillage un peu rouleur les premières nuits, mais qu'est-ce qu'on s'est baigné par contre. 

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Ce petit bijou sur terre attire évidemment touristes et investisseurs... On a donc vu des paillotes comme dans les cartes postales où des gens bouquinent tout en se dorant la pilule et en sirotant un cocktail bien frais. On a vu des kite-surf à gogo et des veliplanchistes nous narguer à quelques brasses du bateau. On serait bien monté dessus! Tout ce business n'étant hélas pas aux mains de capverdiens mais d'italiens ou autres européens.  On a moins senti battre le coeur de Boa Vista, il s'est un peu perdu dans le sable blanc. Du côté de Sal Rei, un peu plus ceci dit... On avait l'habitude de débarquer sur une petite plage où étaient mouillés les barques de pêche du coin, un peu écartée de la grande dune là où nait la baie. Là,  on a vu des mamys capverdiennes venir se rafraîchir d'une baignade et se tailler un bout de discussion tout en infusant, on a vu des gamins venir jouer avec les nôtres, des pêcheurs débarquer leur recette alléchante... 

Depuis quelques jours, Beluga est dans la baie de Tarrafal, sur São Nicolau. A nouveau des rues et ruelles poussiéreuses pavées de gros cailloux, des échoppes tenues par des chinois, des gamins un peu partout... surtout sur le quai où tu peux débarquer en annexe. Ils sont là,  prêts à se porter garants de la sécurité de ton youyou, pour une piece6ou rien du tout.  Des pêcheurs qui coupent et nettoient le poisson à l'endroit du débarquement, des femmes qui le vendent deux pas plus loin, ainsi que des fruits et des légumes un peu moins chers que sur Sal ou Boa Vista. Parce que Sao Nicolau est moins aride. C'est une île plus jeune qui n'a pas encore souffert de l'érosion. On l'a parcourue un petit peu, avec un chauffeur de pick-up et un capverdien surnommé FaNch - on prononce, à l'ibérique, le A et le N...
On a vu du vert comme en Bretagne... Mais pas avec des pommes au bout, avec du maïs un peu. De la canne à sucre, des manguiers, des tamariniers, des trucs avec des sortes de haricots blancs au bout, des papayers, des plantes grasses Ouillettes, etc, etc... Attention, le maïs, c’était pas la crise du logement comme en Bretagne. Ils avaient de la place pour s'exprimer les épis.

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On a vu du jaune qui nous a fait un peu pensé au rouge de l'île de Sal. Grandes plaines désertes avec une végétation fragile, rase et cuite où déambulaient tout de même des troupeaux de maigres brebis ou chèvres.

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On a vu du noir et du bleu, sur la côte... avec des pêcheurs qui regagnaient leurs pénates après avoir nettoyés la poiscaille du jour ou avec d'autres touristes qui, bouche bée, contemplaient comme nous le travail de l'érosion dont est capable une mer houleuse. Bref, un éventail de couleurs baigné des sourires des gens qu'on a croisés.

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Alors oui, les étalages des épiceries sont presque aussi tristes qu'un frigo vide pour nous,  c'est rare qu'il y ait l'eau courante et on n'a pas pris de douche depuis presque un mois, les îles sont tout de même pas mal polluées de déchets qui volent avec le vent, il n'est pas rare qu'on se demande si on s'est pas un peu fait arnaquer,... Mais il y a quelque chose de juste beau ici... Quoi au juste ?  C'est un peu une mentalité à la con, finalement, de trouver jolies ces ruelles qui transpirent le manque, le précaire,  le rude. D'apprécier l'absence d'hôtels et de touristes à gogo qui doivent tout de même un peu favoriser l'économie capverdienne, ou pour le moins, on l'espère.
Au-delà de ça,  peut-être que ce qui est juste beau, c'est l'absence de superflu, le recours à presque rien pour tout : une canne à pêche avec une branche de canne à sucre, des voiles avec des sacs de riz cousus ensemble, un mat taillé dans les restes de la tige d'une plante qui a fleuri. Tiens, et puis d'ailleurs, on n'a croisé aucun panneau publicitaire... Ni sur Sal, ni sur Boa Vista, ni sur Sao Nicolau. Ce qui est juste beau, peut-être, c'est la liberté qui va avec tout ça, ils ont la tête fraîche des astuces qu'ils inventent pour palier aux manques, ils ont les yeux clairs, sans trop d'images prémachées par les lois de la vente... Et sur leurs escudos, il y a des arbres, des voiliers, des tortues et des instruments de musique! 

3 janvier 2017

A nos étoiles...

Quand on est parti, la mer était bien formée et le vent soufflait comme on ne l'avait plus senti depuis Gascogne. On savait que ça n'allait pas durer, que c'était juste un moment à passer.

Des vagues plus grosses que des maisons, avec des descentes comme des pistes de ski.... Certes pas des noires mais des jolies bleues ! Le train de houle était ridé, un peu comme le sable à marée basse quand il est marqué par le passage de la marée qui recule, ourlé de mini-dunes qui se répètent à l'infini. Là, les mini-dunes sur la plage devenaient des mini-vagues marquées par d'un fin trait blanc d'écume sur une vague plus ventrue,. Ca résonnait, le grand dans le petit, à la manière des fractales. Il y en avait des énormes, des paquets d'écume... Ils ondulaient sous l'eau, dans le dos des vagues avant de ressortir de l'autre côté en grande pompe, bruyants comme un train qui négocie un pont de fer.

Cette mer bien formée a rempli notre première journée et première nuit. Le rythme des quarts est revenu. L'appréhension de la nuit aussi. C'était difficile de rentrer dedans, jusqu'à la troisième nuit. Et c'est étrange car on aurait dit que le soleil, la lune et les étoiles avaient du mal eux aussi.

Le jour était pâle, d'une luminosité éblouissante mais sans contraste, trop blanche. Le soleil ne perçait pas ou très peu. La nuit était totale. Pas de lune, bon, ça, on le savait... mais pas d'étoiles non plus ! Rien. La panne d'électricité non-prévue en plein mois de décembre, où tu n'as ni bougie, ni briquet, ni alloufs, ni lampe de poche et où même, pas de bol, ton portable est à plat ! C'est pénible, hein, ce genre de situation à la noix. Quand tu sortais pour prendre ton quart de veille, t'avais l'impression de conduire une formule 1 les yeux bandés. Mais peu à peu, tes pupilles s'habituent et tu distingues vaguement la silhouette un peu moins sombre du foc sur l'horizon, comme tu distingues vaguement l'arête du mur des chiottes que tu allais te prendre en plein front. On s'habitue à tout...

Ni lune, ni soleil... Juste l 'obscurité que chasse la lumière et la lumière que chasse l'obscurité. Et bien, c'est plus difficile sans ces deux astres qui rythment tellement bien les journées de leurs lever et coucher ! Chaque prise de quart est un peu douloureuse sans eux... Tu restes quelques minutes les yeux rivés sur tes pieds, dans le flou, comme le restant de ton corps tout ouateux. Tu émerges, ou pas ou peu. Dehors, c'est parfois comme un dimanche chez mémé devant un feuilleton de l'inspecteur Derrick. Ta tête essaye de rester droite à surveiller compas et horizon ou écran carré de qualité discutable, mais la force irrésistible de Morphée la tire lentement vers le bas, tout comme tes paupières toujours trop lourdes. Tu parais rentrer en toi-même comme un trépied télescopique. Puis, quand une vague un peu plus grosse claque sur la coque ou que le coucou de la pendule à mémé hurle le temps, tes paupières et ta tête se redressent d'un seul coup, en un éclair... Et là, tu scrutes l'horizon toujours trop noir pour te réveiller, à la recherche des loupiotes d'un éventuel cargo. Tu te sens un peu ridicule, un peu minable. Tu espères toujours un peu que mémé ne t'a pas vu ! Il y avait bien le photoplancton. Il éclatait de lumière dans l'eau noire. Le sillage de Beluga était luminescent et l'écume de sa vague d'étrave aussi. Mais, c'est pas comme une étoile, une lune ou un soleil !

Au troisième jour, le soleil est revenu. La visibilité avec lui. Tous deux très timides au début. On a compris qu'un vent chargé du sable du Sahara avait soufflé... une pellicule jaune ocre tapissait tous les endroits au vent de Beluga. Il s'appelle l'Harmattan. La lune n'était toujours pas prévue mais quelques étoiles étaient bien haut dans la nuit. Tout ça s'est amélioré peu à peu. Les deux dernières journées pétaient de soleil et j'ai même aperçu le premier croissant de lune qui revenait. Les étoiles aussi sont revenues... La vie revenait autour de nous, il n'y avait pas que juste la lumière ou que juste le noir. Et là, on a pu constater qu'on avait laissé dans notre sillage quelques degrés de latitude Nord. La polaire, qui était à quatre ou cinq mains au-dessus de notre chêne à Kermargon, presque à pic au-dessus de nos têtes, trônait à seulement quelques centimètres de l'horizon, derrière nous. Et devant, dans le balcon, se dessinait la croix du Sud, cette constellation qu'on n'avait encore jamais pu contempler et qui inaugure vent doux et mer presque chaude pour nous, les Bretons adoptifs...

 

 

 

 

1 janvier 2017

Des steaks sur les genoux et non dans les assiettes!

Nous voila arrives au Cap Vert apres une nav de six jours qu'on aurait pu ecourter d'une nuit : on a du se mettre a la cape (pour les non-voileux, c'est un moyen d'arreter le bateau) pendant dix heures car on ne peut arriver de nuit sur cet archipel...
On a fete 2017 plus sobrement que des chameaux! Avec un bon gratin dauphinois ceci dit, comme a Kermargon, l'annee derniere dis donc...
Tout va bien, on vient de debarquer sur l'ile de Sal au port de Palmeira... Absolument pas touristique, avec plein de gens dans la rue et de la musique qui sort des fenetres colorees! On croit qu'on va aimer... Ca sent presque le Maroc! Ca fait du bien de marcher a nouveau, em deliant les pas et non comme quelqu'un qui aurait le vertige et se baladerait le long des falaises de Nazare... Etrange impression d'avoir des steaks sur les genoux! On les aurait preferes dans nos assiettes hier...
Pas un bar avec le wifi, je suis dans un point internet avec des ordis alignes de partout (enfin, il y en a trois), institution antique deja pour nous, occidentaux nantis. Excusez donc mes erreurs, car le clavier est en qwerty...
On vous embrasse tous et on vous souhaite une bonne annee 2017, pleine de reves a realiser!

 

 

Ca fouffle

Petite video du debiut de nav un peu corse dans 30 noeuds de vent...

9 décembre 2016

L'argent n'a pas d'odeur?

... Je ne sais pas qui est le crétin qui a sorti ce dicton, mais ce jour-là,  il ne devait pas avoir les narines en face du nez tout de même! 

Évidemment que le flouze a une odeur... On dit bien "ça pue le fric!", là ok, je suis d'accord!

Essaouira est un petit joyau de la côte marocaine. Quand tu arrives en bateau,  tu aperçois des cailloux découpés où vient s'éclater en écume bouillonnante la houle, même calme, une île débordée par la présence d'oiseaux en tout genre et une enfilade d'habitations tantôt rouges brique, tantôt crème comme un lait russe. On aurait dit Douarnenez depuis Beluga.

Le port est un régal pour les yeux... Ça grouille de partout, les gens crient leur pêche, leurs efforts, leur joie des caisses bien remplies. Ça circule à vélo, en mobylette, en tchouktchouk, en voiture... Bref, ça fourmille dans un joyeux bordel un peu crasseux que j'aurais pu scruter la journée durant.

La ville, c'est un autre monde. On a été saisi par le contraste avec Salé qui avait plutôt les allures du port d'Essaouira que de sa médina. J'en avais presque mal au bide dis donc...

Tout y est propret, charmant, mignon, arrangé. Le souk est une enfilade d'échopes colorées au fond desquelles tu te retrouves en un clin d'oeil avec un magnifique collier berbère dans les mains, sans savoir comment! Ils sont des virtuoses, ces marchands, des grands malades de la bourse, des tacticiens hors pair dans la technique de vente, des magiciens du verbe (les italiens font bien triste mine face à eux)! Et vas-y que je te fais un cadeau au blondinet, un autre à la blondinette.  Paf, ils ont les gosses dans leur poche d'ailleurs bien taillée..."Il est trop gentiiiil le monsieur...!". Ceci dit, c'est bien sympa tout de même de se retrouver à boire un thé à la menthe avec eux et à se faire baratiner des proverbes berbères en veux-tu en voilà! Et finalement, tu ressors avec un magnifique collier berbère dans le sac que tu as négocié "comme une vraie berbère".

Bref, c'est sympa mais c'est un peu Disneyland ou Locronan si tu forces le trait! Tout y fait pour que les touristes que des cars dégueulent du matin au soir allègent un peu le poids de leur bourse (au singulier hein!). Tu te demandes un peu où est la vraie vie, tu te dis que tout cela, pue un peu le fric tout de même et que ce satané blé a même dénaturé les pavés de cette jolie ville!  Reste plus qu'à se perdre un peu plus loin  peut-être, dans des méandres trop tortueux et trop étroits que pour y sortir un zoom ou encore retourner se faire un café au bateau pour y faire entrer les parfums de la vie des pêcheurs, qui elle, finalement, n'a d'autre odeur que la sienne! Et surtout,à ramener l'autre imbécile à Essaouira pour lui recalibrer les narines!

On vous enverra des tranches de vie marocaine du port en photos prochainement!

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28 novembre 2016

Bienvenue au Maroc, mon ami!

Bon, on ne vous a pas encore parlé du gite Tachmyrte et de notre expédition dans la cédreraie d'Azrou.

On est arrivé après bien des méandres dans Meknes à choper un grand taxi pour Azrou. On a d'abord marché, on s'est trompé. On a ensuite marché, on s'est tendu, on s'est trempé aussi -il pleuvait à grosses gouttes ce matin-là. Puis on a marché en se trompant moins, mais en se détendant? Pas encore!

C'était des torrents qui tombaient du ciel à l'extérieur. Soudainement, il y avait des milliers de marchands de parapluie, totalement absents la veille! Fanch s'est d'ailleurs émerveillé devant une envolée de parachute au beau milieu de l'avenue! On s'est finalement mis à l'abri dans une espèce de marché couvert. D'ailleurs, les halles de Meknès qui doivent savoureusement filtrer le soleil par ses fissures au printemps, laissaient là piteusement passer la flotte par endroits! Mais bon, c'était plaisant à observer tout de même ces montagnes d'avocats et de mandarines, ces collines de cornes de gazelle et de griwech ou plus crûment ces têtes d'agneau à la langue pendante et ces cervelles d'on ne sait trop quelle tête animale... Quand les torrents sont devenus petites rivières, on s'est aventuré dehors à nouveau où des marchands ambulants cherchaient à sauver leurs étales avec des bâches en plastique improvisées, très calmement ceci dit par rapport à la menace de l'humidité ambiante sur les bons petits pains tout ronds qui devaient faire la recette de la journée.

Bref, le soleil revient... On se détend, un peu. On ne se trompe plus et on finit par passer une porte de la ville derrière laquelle c'est la fourmillière aux taxis. Il y en a de partout. On en trouve un. On nous annonce un prix qui est celui qu'on nous avait dit... Et qui à cinq, est plus léger que le bus. On s'en tire pour 15 euros en taxi jusque Azrou qui est à une heure au bas mot. On s'engouffre dans le taxi, au chaud et au sec. On s'éloigne de la ville et peu à peu, la route se met à monter. Rassurez-vous, ce n'est pas l'Himalaya mais ça monte tout de même un peu, mes zamis! Il flotte, peut-être même qu'il grêle. Le paysage se dénude... Laissant derrière des banlieues toujours en travaux mais qu'on dirait abandonnés. Des bâtiments de grosses briques rouges (un peu comme les bons vieux parpaings de chez nous quoi) dont les vitres et les toits sont absents. On voit des belles montagnes à l'horizon...

On arrive à Azrou après une heure de taxi. Azrou n'est pas petit mais paumé. On a froid. Il pleut. On a un vague contact d'un gite. On se met au chaud au café Bellevue où on nous fait asseoir comme des rois sur des beaux canapés en skaï blanc où chacun sirote un truc fumant pour se réchauffer. Jean-sam appelle le contact.

Aziz du gite Takchmyrte arrive dans le quart d'heure. Il nous emmène. Une espèce d'ours des bois le gars. Il nous propose un tajine mitonné par sa femme pour le soir. On signe des dix doigts. Le tajine sera bon mais le feu dans le micropoêle encore meilleur... Une vraie prière pour l'allumer.

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On dort bien et on attend le lendemain pour faire des grands projets.

Le lendemain, petit déjeuner... Aziz déboule au milieu. On lui demande des bons plans de petite marche. Il nous évoque le cèdre Gouraud et la forêt de cèdre. Il nous y déposera une demi-heure plus tard en nous indiquant un vague chemin dans la forêt.. Nous annonçant en arrivant qu'"au fait, le cèdre Gouraud est mort depuis deux ou trois ans mais, il est toujours debout, mon ami!"

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Il neige... Fanch est en bottes en caoutchouc, Malo en pantacourt et baskets éponges, Marjane en baskets pas éponges mais un peu poreuses tout de même. Les singes magots nous accueillent ainsi que les attrapes couillons. On passe notre chemin, surtout moi devant ces bestioles qui ne m'inspirent rien qui vaille (les singes hein, les autres ça va, j'arrive à gérer). J'imaginais déjà leurs griffes dans mon bonnet pour voir ce qu'il pouvait y avoir dessous. Bref, on n'est pas équipés pour la montagne mais on se dit que c'est tout de même fou de se retrouver à marcher sous la neige. On est bon public, on y va quoi.

Après le quart d'heure de liesse insouciante, Malo fait sploch sploch avec ses baskets... Il a froid. Fanch à qui on s'est évertué à dire de ne pas faire de boule de neige mais qui les a tout de même faites découvre avec effroi le froid au bout de ses petits doigts. On fait le point du bilan. J'échange de chaussures avec Malo... J'aurai un pantalon mais des chaussures mouillées et lui un pantacourt mais des chaussures sèches. Et on continue. La forêt est belle. Il y a des couleurs malgré le ciel blanc laiteux. Les enfants marchent comme des sherpas et s'éclatent...

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On fait environ 4 km avant d'arriver à une route goudronnée comme nous l'avait indiqué Aziz... On est gelé et des échopes attrape-couillons nous tendent les bras. Y'en a même une qui a l'air mieux achalandée que les autres dis donc : de la fumée s'envole de son petit toit en bois. On tourne autour et Ahmed nous tend un verre de thé à la menthe, nous invite à nous asseoir pour nous réchauffer. On se demande toujours s'il ne faudra pas allonger des dirhams à la fin. Mais on se laisse tenter... Et on a bien fait, les enfants admirent les cristaux qu'il vend mais on repart comme on est venu, riches de son hospitalité en plus.

On attaque la route goudronnée. Sympa la randonnée Aziz. Y'a des voitures et des camions qui déboulent devant derrière. Des singes nous suivent dans notre expédition certes, il y a des beaux arbres encore certes... mais ta balade, franchement mon ami...

En plus, comme on descend, ben il ne neige plus. Vous aurez deviné ce qui nous tombe sur la truffe! Les fameux torrents de Meknès sont de retour. Mais bon, on marche. Puis, dans une ligne droite, une sorte de Pick-up ralentit après nous avoir doublés, s'arrête, recule et ô miracle, nous ouvre ses portes. Son conducteur nous ramènera à bon port. Il nous offre même un sac de cumin dont le parfum innondait l'intérieur de son véhicule. On lui propose une clope ou quelques dirhams... mais lui non plus n'en veut pas. "Hors de question mon ami! Bienvenue au Maroc!"

On rentre au gite où on se dit que le père Aziz, il nous aura fait un petit feu dans son micropoële... Mais le feu ne crépite pas. On lui demande... On peut faire un p'tit feu pour se réchauffer un peu? "Ah naaan mon ami! Le feu c'est le soir. On fait des économies!"

Bref, il n'y a pas que les déserts de sable au Maroc, il y a aussi la neige, mon ami!

Au fait, Aziza, la femme d'Aziz, nous allume un feu très rapidement après le refus de son ours...

 

 

19 novembre 2016

Première frayeur

C'était le jour de notre départ de Cascais. On avait décidé de continuer vers le Sud malgré la non-arrivée de notre testeur de fuite par colissimo, resté bloqué en Midi-Pyrénées on ne sait trop pourquoi... il fera le trajet retour vers la France avant qu'on lui trouve une nouvelle destination en collision avec notre route.

Nous avons largué les amarres vers 15 heures du ponton. Le vent était faible, on a tenté les voiles mais au rythme auquel on avançait, on aurait mis des lustres à rallier le Sud du Portugal. Notre moteur s'est donc mis à ronronner.

J'ai préparé un petit repas, on a vu Endeavour glisser au loin, un magnifique voilier d'une richissime famille royale, sa silhouette élancée a croisé celle d'un cargo rectangulaire sur l'horizon.

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Le soleil s'est couché, laissant place à une nuit où la Lune ne devait briller que peu de temps... Le ciel s'est chargé de moutons pas toujours blancs hélas. Ils se sont même mis à pleurer un sombre crachin sur nos capuches. Mais à souffler du vent, toujours pas. Les enfants sont allés se coucher. Nous avons pris nos quarts. Jean-Sam a commencé, j'ai tenté de trouver le sommeil malgré les ronflements réguliers de notre bourrique.

Alors que je commençais à somnoler, j'ai entendu Jean-Sam dérouler Eugène. Le vent se levait enfin... Je m'apprêtais donc à être délicatement bercée par les mouvements du bateau quand soudain, j'ai senti Beluga accélérer, la pluie battre sur le pont. Puis, tout est allé très vite. Le bateau s'est presque couché, j'entendais claquer violemment les voiles, Jean-Sam lutter avec l'enrouleur de genois pour réduire la voile d'avant. Dedans, un tiroir a volé, eparpillant écumoire, louche, ouvre-boîte ou bouteilles  dans un grand fracas, le sac de linge sale est passé des toilettes à la cabine salle de bain dans un grand bond eparpillant lui, pour le coup, chaussettes fumantes et slips malodorants. J'ai mis mes vêtements de pont. Difficilement... Je dansais le twist comme jamais je n'avais réussi à le danser jusqu'alors : mes jambes tremblaient toutes seules. J'avais peur.  Je ne comprenais rien.  Je suis sortie. Js m'a filé la barre. Je ne voyais rien sous la pluie qui battait. J'avais les yeux rivés sur le compas, on filait plein ouest alors qu'on devait aller vers le Sud. Mon corps continuait à traduire mon incompréhension, j'avais froid et le souffle plus court que quand je cours. Jean-Sam a finalement réussi à enrouler le genois... Mais la gv était haute encore et c'était trop. On a reussi à réduire finalement... mais ça nous a pris un bon moment. Js m'a expliqué. Gros grain pas vu dans la nuit noire qui a fait passer l'anémomètre de 7 à 27 noeuds en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Les enfants n'ont pas bougé, même pas réveillés. On a décidé de se rabattre sur un port de la côte avant de le dépasser et qu'on doive remonter le vent pour l'atteindre, on avait le vent avec nous. 

Ca s'est calmé.  Js est allé se reposer. Le vent s'est établi plus calme. Force 4. Le ciel s'est éclairci, la Lune est revenue scintiller, on a décidé de remettre le cap au Sud. On a alterné les quarts.

On a passé le cabo Sao Vincente vers 15 heures le lendemain. On y a croisé des hordes d'oiseaux sauvages qui planaient au-dessus des vagues. 

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Quand Beluga a pointé l'étrave vers Lagos, la lune est revenue, chassant dormir le soleil dans un rougeoiement digne des mille et une nuits. Chassant aussi la peur de la nuit...

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6 novembre 2016

Lisboa

Hier, nous sommes partis sous un temps un peu grisonnant au-dessus de nos têtes. La captitainerie d'Oeiras nous a emmené jusqu'à la gare la plus proche et là, nous sommes montés dans un train de banlieue qui a longé le Tage jusqu'au centre de Lisbonne.

On avait le guide du routard. Nos estomacs commençaient à grincer en arrivant sur la capitale. J'avais repéré un petit parc dont les experts disaient du bien. On a pris le métro jusqu'à la station la plus proche... Qui n'était pas si proche que ça. On est sorti. On a grimpé. Les enfants commençaient à pigner. Puis, à quelques foulées du lieu convoité, une drache bien de chez nous tombe comme un rideau. On s'est abrité tant bien que mal sous un kiosque à journaux, je crois, qui n'était pas encore ouvert ou déjà fermé, au choix. La pluie n'a pas cessé. On a repris le bus setecentos e sessenta pour descendre, dans un coin touristiquement plus névralgique. Un vieux portugais a craqué pour Marjane et Fanch... Y allait de ses grosses paluches sur les joues timides de notre blondinette et tapotait la capuche humide de notre Murphy en herbe. On a rangé le guide aussi.

Quand le bus nous a déposés, la pluie avait cessé. On s'est assis à un abribus, en rang d'oignons, pour soulager nos estomacs. Un peu la loose le pique-nique, non? Ben en fait, on vous recommande ce genre de pratique. Personne ne te remarque et tu as une vue d'ensemble sur ce qui se passe tout autour. Le mec qui court après son bus mais dont la porte refuse obstinément de s'ouvrir, les touristes qui font la queue pour les car sightseeing accueillis avec le flegme légendaire des hôtes portugais, les balayeurs de rue qui commencent à se débattre avec les premières feuilles d'automne. Et grâce à cette petite pause a priori sans charme, tu te rends compte que l'été est en train de quitter le Portugal. Que les chaleurs de Cascais étaient un peu comme ces dernières journées d'été indien en Bretagne... On ne verra pas les lumières jaunes de Lisbonne et le tage en mode fleuve de paille, on aura vu les tas de feuilles mortes.

 

3 novembre 2016

Cascais

Alors... Comment décrire Cascais?

C'est un peu le Saint-Tropez du Portugal. Tout y est très mignon, mais trop léché, trop propre. Ca manque de crépi défraîchi, d'azulejos ébréchés, de voitures éraflées, de mamys originales. On y a croisé trop de façades resplendissantes en fer forgé, de Ferrari ou Lexius, de perches à selfies et même des sculptures de sable kitchissimes que les gens admiraient tout en y jetant des pièces comme à la fontaine de Neptune de Florence.

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Par contre, il y faisait bon. On a presque eu trop chaud dis donc.

Et puis, ce qui était bien, c'était le mouillage. Enfin, un mouillage digne de ce nom, sans houle entrante et bien abrité des vents de terre. On y a débarqué dès le premier soir de notre arrivée, sur une petite plage proprette, à la tombée de la nuit. A cinq, débraillés par notre journée de moteur, plus Maki, qui a bondi dès que possible pour se soulager, face à la foule.

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On y est retourné le lendemain. Histoire de lâcher les fauves sur la plage. On a embarqué le pique-nique afin d'éviter les guêt-apens à touristes.

Dans l'après-midi, le vent n'était plus favorable pour rester à la pioche dans la petite anse... Alors on a quitté les paillettes pour rallier Oeiras sous un vent faible mais dont notre gros bazu a pu profiter. Malgré ses 15 tonnes, il filait à 5 noeuds à l'entrée du Tage. Là, plus d'abri au mouillage. On est entré au port où on a retrouvé Moana, une autre famille en voyage, à la grande joie de nos gnômes.

Les enfants ont passé la nav à faire des coloriages, sages comme des images. peut-être avaient-ils pris un coup de chaud sur la plage?? Nous, nous avons profité d'un calme arboré ci et là de bons fous rires...

 

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On quittera la marina en fin d'après-midi, tout à l'heure. Non seulement, Oeiras n'a pas grand charme mais en plus, les tarifs sont exorbitants. On a étudié la carte pour trouver un mouillage abrité du vent du Sud qui souffle depuis hier et qui nous ramène des nuages parfois trop chargés à notre goût.  Seixal est l'élue, petite ville sur la rive Sud du Tage. Elue parmi très peu de possibilités. La côte portugaise offre en effet peu d'abri naturel, mais celui-ci n'a pas l'air mal...

 

27 octobre 2016

Une nuit, des quarts.

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La prise de quart, pour ma part, est rarement faite de gaieté de cœur... Surtout quand c'est le moteur qui sonne l'heure et non celui qui veille. Et là, alors que je suis bercée par les mouvements du bateau, voilà que Gérard se met à ronronner.

Et qui dit moteur, dit pétole... Et là, c'est plus la même histoire. Quand le bateau ne peut plus s'affubler de ses jolies tenues, ça sent plus la gare routière que la grande bleue et même Vasco de Gama se serait senti devenir camionneur. Alors, au réveil, c'est un peu l'histoire éternelle de la goutte et du vase!

Après, ça passe. Mais tu as le temps de grogner encore un peu car tes chaussettes sont humides, car ta deuxième botte est introuvable ou encore car, une fois ta salopette enfilée, ton gilet de sauvetage harnaché, te vient une soudaine envie de pisser. Bref, tu arrives sur le pont les gencives un peu hérissées.

Et là, celui qui veille t'accueille avec toute la générosité de la nuit et de ses étoiles. Il t'explique les bateaux au loin, qu'il tient à l’œil depuis des lustres ou quelques minutes, il te dit que le cap qu'on avait visé toute la journée est enfin derrière et que le prochain cap, c'est les deux scintillements groupés et un isolé toutes les dix secondes qu'on pointe au 200°. Lui part se coucher. Te voilà seule avec tes humeurs.

Tu plonges dans la nuit. Tu ne grommelles plus vraiment mais tu as encore la flemme de te plonger dans le ciel, sujet d'étude tellement infini qu'il t'épuise d'avance. Tu préfères te perdre dans le son de ta musique et de l'eau du thé qui commence à bouillir.

Puis, soudain, alors que tu sirotes un Earl Grey, tu te surprends à te réjouir qu'il ne pleuve pas, que la nuit soit claire malgré l'absence de lune. Tu commences à la scruter... Et là, comme une fusée, file une étoile. Traînée de poudre tellement fugace que tu en doutes mais qui te fait oublier le vrombissement des cylindres. Tu te mets à éplucher l'obscurité à la recherche d'Orion et Cassiopée.

A la fin de ton quart, tu as un bouquin dans les mains, un bouquin sur les constellations. Et une brise souffle à nouveau...

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