Train-train à bord!
Voilà un p'tit bout de temps que je suis toujours mouillé au même endroit. Un peu plus de trois semaines, dans l'anse de Marigot, à Saint-Martin. Il semblerait que ça reste le cas pour un bout d'temps encore... Même si des excursions de fin de week-end resteront possibles.
Jean-Sam s'en va avant que le soleil n'entre en scène sur la colline d'en face. Il revient en fin d'après-midi, avant qu'il ne se couche. Reste donc à bord les moussaillons et Sabine. Ils jonglent entre les maths, le français, l'anglais, l'histoire et j'en passe, sur cahiers, feuilles volantes, ardoises ou fichiers d'activités. Des petites pauses baignades ou légo/playmo sont aménagées de ci de là.
C'est pas toujours l'entente cordiale mais ça avance dirait-on, en tous les cas, plus que moi. Ils me désertent quelque fois le midi pour aller se chercher un casse-dalle et se dégourdir les pattes. Il y a une sorte de train-train qui se met en place à défaut de bateau-bateau.
D'après ce que j'ai compris, certains rejoignent bientôt la métropole en avion. Marjane aurait préféré voir les côtés françaises approcher doucement dans mon étrave, comme elle dit. Entendre l'ancre faire plouf, faire plouf à son tour et rejoindre à la nage une plage bretonne. J'crois qu'elle a un peu oublié la différence de température qu'il y a entre ici et là-bas. Mais d'un autre côté, j'crois qu'ils sont bien curieux voire impatients des sensations que vont leur donner l'engin volant qu'ils n'ont jamais pris encore. Alors, ils rangent les images de fin de boucle pour un peu plus tard et les questions sortent et s'enchainent sur les valises, la taille, les crashs, la bouffe (élément très important pour ces ogrions), etc...
En septembre, chacun prendra le chemin du boulot. Il semblerait qu'ils soient bientôt inscrits dans école et collège selon âge et poils aux pattes de chacun. Sabine, qui a une dispo pour suivre Jean-Sam, a trouvé une classe elle aussi, CE2 ou CM2, le suspens reste entier. Septembre qui est aussi l'un des mois où les cyclones frappent le plus fort. A bord, ça se connecte déjà au NOAA américain et son National Hurricane Center, entre autres, pour voir si des petits ronds jaunes n'apparaissent pas du côté du Cap Vert. A terre, elle fait la Une des journaux cette saison cyclonique. Et dans les têtes, elle est toujours un peu là par moment... Il faut aussi pouvoir la mettre de côté pour profiter du jour qui est là, avec sa Carib bien fraîche, son eau turquoise comme un bonbon et cette mixité caribbéenne assez fascinante.
Alors, comment les gérér? Est-ce que les infrastructures immobilières de l'île offrent assez de sécurité pour affronter un nouveau cyclone après le passage d'Irma qui a fragilisé tout et tout le monde sur son passage? Et si oui, y en a-t-il de disponibles à la location? Est-ce que les collectivités et particuliers auront le temps de tout nettoyer afin de minimiser les projectiles potentiels? Hisser les voiles et mettre le cap au Sud n'est-il pas la meilleure des choses à envisager? Il n'y a sans doute pas de juste réponse, pas de recette. Ce s'rait trop facile. Chacun fera du mieux qu'il pourra, avec les idées qu'il croit les plus pertinentes. Puis, j'crois qu'il va bientôt être l'heure d'une bière fraîche sur fond de soleil couchant...