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Bugale de Beluga
En bref, pour les pressés!
Les bugale ont retrouvé le plancher des vaches. Moi aussi d'ailleurs, mais je commence à trouver le temps long sur le parking! Le clapotis de l'eau me manque... Je cherche toute personne qui, dans le même état, est prêt pour l'aventure. Faites-nous signe!
Qui est Beluga?
Je suis un Maracuja 42 en alu des chantiers Sindbad. Je suis né en 1983. J'aime quand on éteint le moteur après avoir déroulé le génois et je n'aime pas être hors de l'eau!

DSCN0007BLOGJ'ai quitté les côtes françaises avec les bugale en octobre 2016 pour une aventure de trois années. On a vécu ensemble des moments forts entre les globicéphales au Nord de Sainte-Lucie et les baleines à bosse et baleines bleues du Canada, les fjords de la Nouvelle-Ecosse et de Terre Neuve, le sable noir des Canaries et les lagons turquoises des Iles vierges, les sourires francs et massifs des Cap-verdiens et les notes créoles antillaises. On a traversé des grands silences et des peaux du diable, entre pétole et gros vent. A bord aussi, la vie à 5 se fait intense, entre coup de gueule et cris de joie, c'était rarement le calme plat.

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Et qui sont les bugale...?

20180118_235627Je m'appelle Fanch. J'ai 9 ans. Je n'aime pas être en chantier et naviguer au prés. J'aime bien manger des noix de coco et des mangues ou mettre Beluga à la cape quand il y a un orage. 

20180209_124942Je m'appelle Marjane. J'ai dix ans, bientôt onze. Je n'aime pas quand l'évier se bouche et que je dois faire la vaisselle ou rester trop longtemps à la même escale. J'aime cuisiner des pâtes au thon à la crème ou voir des dauphins ou des baleines tout près du bateau. J'aime aussi dépasser un autre bateau!

20180119_000025Je m'appelle Malo, j'ai douze ans et demi bien tassés. Je n'aime pas que rien n'ai mordu à la ligne de traîne à la fin de la journée ou que je monte une ligne et qu'elle se casse dès le début. J'aime qu'un thon y morde, j'aime le vider et le cuisiner! J'aime me glisser dans la couette pour me réchauffer quand il fait froid ou constater qu'en 24 heures, on a fait une moyenne de 180 milles.

20180207_082626Je m'appelle Jean-Sam. Je n'aime pas quans les voiles battent par manque de vent ou faire un manque à virer. J'aime avoir envie de prendre la barre à la place du régulateur quand Beluga avance bien!

20180219_110723Je m'appelle Sabine. Je n'aime pas quand le vent s'essouffle jusqu'à s'évanouir complètement ou quand le réveil sonne et m'annonce ma prise de quart de nuit. J'aime surprendre le regard d'un de mes enfants se perdre dans le bleu ou plonger dans des constellations encore inconnues ou une pleine lune généreuse tout en écoutant Izia.

Archives
17 janvier 2018

Serpentins entre Cruzinha et Fonteinhas...

Nous sommes allés sur santo Antao trois jours pour visiter l'île dont la réputation n'est plus à faire à Mindelo. Pendant ces trois jours, on a randonné dans l'île pour la découvrir et notre avant-dernière balade nous a conduit à Cruzinha. 

Nous sommes donc partis à vive allure car un aluguer nous attendait à Ponta da sol, notre point d'arrivée. On lui a donné rendez-vous car c'était dimanche et que peu d'aluguers circulent ce jour-là! La balade était magnifique. Des roches de toutes les couleurs (rouges, jaunes, grises, mauves, noires, bleues,...) et de forme et de matière très variée, parsemaient le sentier à flanc de falaises. Le chemin en pierres n'en finissait pas de descendre et de monter dans des petits zigzags. Un petit muret de pierres sèches nous protégeait du vide. 

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Nous avons traversé le petit village de Formiguinhas, d'une dizaine de maisons, vers le milieu de la randonnée. Il y avait une école où deux enfants seulement étaient inscrits. Nous l'avons su grâce à la fiche des résultats affichée à une des fenêtres du bâtiment. On a continué notre route à travers des endroits qui auraient pu servir à des décors de films comme ces ilots frappés par la grosse houle du Nord. Ensuite, nous sommes passés par Corvo. Village niché au creux d'une vallée très encaissée où avaient été construit des terrasses titanesques qui avaient sans doute la superficie d'un champs.

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Un dernier col bien raide nous séparait de Fonteinhas...

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Nous y sommes arrivés un peu tard pour être à l'heure pour l'aluguer de Ponta da Sol qui était encore à une heure de marche. 

Maman et moi, nous avons décidé de partir en avant car certains étaient un peu trop crevés. Mais un aluguer a croisé notre route et nous avons tous pu monter dedans pour rejoindre Ponta da Sol dans les délais. 

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18 septembre 2017

On n'est pas des puffins!

Beluga a quitté saint-Pierre mardi 5 septembre. On avait envisagé de rester sur ce bout de caillou français une petite semaine, de s'y balader, de se poser un peu et de laisser décanter le choix de notre route future. Mais la lucarne météo qu'on avait sentie depuis Terre Neuve est devenue veranda ensoleillée. Donc après une trop brève journée bullage et balade sur l'île aux chiens, branle-bas de combat. On se prépare au cas où, en laissant passer le coup de brafougne annoncé pour lundi. Le retour du 220V nous remet le bateau d'équerre : notre aspirateur rugit à nouveau, lui qui était contraint au silence depuis les eaux bahamiennes. Il avait de quoi se remplir les entrailles, vous imaginez bien! Avitaillement, pleins d'eau et de gasoil. Entre deux, un bout de baguette garni de calendos! On est prêt. On hésite. L'atlantique nord nous impressionne. Olbia, un autre bateau français, nous pousse un peu la poupe. Le centre Météo France de l'aéroport confirme la fenêtre. Irma, le cyclone en cours mourra sur la Floride et son 'petit', qui deviendra plus tard, le grand José, ne devrait pas être sur zone avant une bonne grosse semaine. Alors on largue les amarres en même temps qu'Olbia, qui lui, visera Douarnenez!

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Route au 90 pour éviter le barrage anticyclonique qui s'étend au sud avec une grosse zone de pétole. Alors qu'on devine encore un peu Saint-Pierre et Terre Neuve, à quelques longueurs à peine, une baleine courbe l'échine, lentement... On prend ça comme une invitation au retour auquel on aspire déjà à peine partis. Il y aura d'autres souffles au loin, une dernière nageoire caudale et la température de l'eau ne fera que chuter. La nuit, nos mains se blottissent dans des gants qu'on avait presque oubliés et nos têtes dans leur bonnet. Le thermomètre du bord était-il déjà descendu si bas? L'eau était à dix degrés, l'air on ne veut pas savoir. Le Sud Ouest soufflait, faisant suer de brumes épaisses les eaux froides des bancs de Terre Neuve. On devinait parfois le soleil ou la lune. Parfois.

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Mais ça grouillait de vie. Des dauphins nous saluèrent de nage en piqué roulé boulé. Et il y a eu les oiseaux. Des petits oiseaux noirs, improbables, qui volent presque comme des papillons. On les avait vus déjà en traversant le golfe du Maine. Là, la nuit, la nuit seulement, ils voletaient autour de nous et nous maintenaient éveillés par leur incessant barouf qui résonnait comme un printemps à la campagne. Il y a eu les fous encore et toujours. Mais attention, ça bosse un fou. Ça trace sans jeter une oeillade. Jamais un fou n'est venu batifoler autour de nous. Et il y a eu les puffins beluga friendly, coup de coeur de l'année! Il nous a fallu trois jours pour laisser derrière nous les bancs. Trois jours pendant lesquels on s'est plus d'une fois demandé comment ils faisaient les mecs, il y a pas si longtemps, pour venir pêcher la morue, ici, en plein hiver... avec des doris à rames, parfois à des jours de leur bateau-mère. Nous, on se calfeutrait dans notre cabane flottante en sortant de temps en temps pour voir si la brume s'était évaporée, un thé fumant entre les mains.

Dimanche, notre Gillot Petre nous annonça qu'on pouvait descendre en loffant pour anticiper le retrait de l'anticyclone. Le roi des Açores allait en effet laisser de la place à une perturbation venue du Sud. On s'est demandé si c'était pas un copain ou la fin de l'autre 'petit' qui suivait Irma... Beluga pointait enfin Flores, navionics nous annonçant une arrivée dans quatre jours. A l'intérieur, on se fait à une vie à bord au près, à laquelle on avait peu gouté jusqu'ici. Le vent est encore souffle caressant et la mer comme en sommeil. On range cependant puzzle et chateaux de cartes.

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On s'empare des mammifères marins qu'on décline en dessins et le jeu d'échec aimanté reste vaillant.

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Les mouvements du bateau restent doux. Mais la perturbation arrive... Le vent forcit et se fait refuseur. Que nenni... passeront pas! Beluga chevauche les vagues qui lui font face, monte et descend du rostre tout en gitant de plus en plus. Mercredi et jeudi, il s'est carrement mis en colère. Soufflant d'abord à 25-30 noeuds, puis à 30, flirtant avec les 40 en rafales sans jamais les étreindre. Merci à lui! Le foc détrône la trinquette. Pour la première fois depuis notre rencontre, la GV prend un troisième ris, n'offrant plus qu'un maigre triangle blanc au vent. Les corps essayent d'anticiper les mouvements plus secs de Beluga. Lui et Zizou font tout pour ne pas enfoncer des pieux dans la mer qui se creuse de plus en plus. Mais parfois ça claque et moi, ça me faisait mal, le gréement qui encaissait chaque marche ratée. On range les mammifères marins et les crayons aussi. Petits et grands assuraient chaque pas en s'appuyant ici ou là. T'as intérêt à toujours avoir une main libre ou presque sinon, c'est un coup à s'retrouver avec une empreinte nasale ou dentaire dans les vaigrages! Un assiette ou un bouquin mal calé volaient parfois, finissant dans un grand paf de l'autre côté du bateau. Est venu le moment où Beluga en a eu marre de tirer des bords carrés dans une mer plus que formée. Nous aussi. On a fait le gros dos après maintes tentatives de route infructueuses. On s'est mis à la cape, le temps que ça passe. Certains grains, d'après le radar, couvrait jusqu'à six milles. Il y a eu des éclairs, au loin. Beluga encaissait les vagues qui s'écrasaient avec force sur le pont. Il s'inclinait sous le vent dans les rafales alors que l'anemo s'emballait. La pluie faisait comme des milliers de danseurs à claquettes au-dessus de nos têtes. Presque deux nuits ont passé comme ça. Attendre. On essayait de repartir parfois... mais c'était pas la peine. La distance parcourue ne valait pas l'effort.

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Un petit matin, le vent a tourné à droite, enfin essoufflé par son trop plein de rage. On est reparti, ayant envie de relancer de la toile mais craignant encore un peu les grains retardataires. Le vent avait tourné mais pas la houle, que Beluga recevait de face... il lui fallait des forces. Fallait tomber le foc pour la trinquette, au moins la trinquette... Le jour s'est levé, les yeux se nichant dans leurs poches frappées par une plus forte gravité que de coutume. T'as le teint blême d'un contrôleur de la RATP et l'énergie d'une caillou. Tu sors le sac. Tu le traines sur le pont jusqu'à l'avant. T'as juste l'impression de tirer un âne mort et de te déplacer comme un éléphant. Tu saisis les mousquetons du foc. Tu peines à les desendrailer. Ton équilibre est mis à mal par les mouvements désordonnés de la mer sur laquelle tu poses le regard. Juste pour respirer, un peu... Et là, tu vois un puffin frais comme un gardon, planer au loin, avec la légèreté d'une feuille qu'emporte l'automne. On n'est pas des puffins! C'est pas notre monde ici... Mais que c'est beau, un puffin!

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18 septembre 2016

Première pêche miraculeuse...

Aujourd'hui dimanche 18 Septembre, entre les Glénan et Port-La-Forêt, on a pêché deux maquereaux à la traîne, celle que Anne nous a offert !

Ils étaient gros, charnus et appétissants. Papa les a assommés à coups de manivelle de winch pour abréger leurs souffrances...

Quand il a coupé la tête du poisson, il bougeait encore ! C'était étrange et surprenant...

Papa les a vidés puis il les a mis au four avec de l'oignon et du beurre.

On va se régaler ce soir!

Par contre, le dérouleur n'a pas survécu à la puissance des bestiaux! On a mis notre planche à pain à la place!

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21 septembre 2016

L'île à vache, Haïti

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Nous profitons de notre projet pour mener une action coopérative auprès d'un orphelinat de l'île à vache au Sud d'Haïti.

En lien avec l'association « L'île aux enfants d'Haïti » de Saint-Brieuc, nous y acheminerons du matériel : chaussures d'occasion en bon état, petit matériel scolaire ne craignant pas l'humidité  des médicaments et du riz que nous embarquerons lors de notre escale en Guadeloupe.

Deux écoles primaires et leurs équipes éducatives nous suivent déjà dans cette aventure. Tout notre équipage leur a présenté le bateau et le projet début septembre. Un article dans le journal local est paru peu après :

http://www.letelegramme.fr/finistere/lannedern/humanitaire-sabine-presente-son-projet-caritatif-19-10-2016-11260842.php#closePopUp

Les élèves ont récolté des chaussures d'occasion et du matériel scolaire qui remplissent les cales de notre voilier.

Nos enfants et ceux de ces écoles échangeront sur le thème élargi du voyage et des rencontres, par mail, par voie postale ou par le blog.

Nous évoquerons lors de ces échanges :

- les contraintes de la vie à bord.

- les caractéristiques historiques et géographiques des pays de nos escales.

- les conditions d'éducation dans certaines parties du monde.

- la faune et la flore rencontrées.

- les langues des escales.

Nous serons à Haïti autour du mois de mars.

Nous avons choisi de nous engager là-bas avant que le cyclone ne frappe l'île. Peut-être resterons-nous leur prêter nos bras. Au dernières nouvelles, il n'y avait pas eu de dégats humains sur l'île à Vache mais beaucoup de dégats matériels.

14 juin 2017

Haïti enfin...

Bon, voilà,  ça a un peu mûri. Le texte est long mais encore faible... J'ai pas pu faire bref et le mieux pour sentir la vie là-bas est sans doute d'y aller! Il y a peu de photos car je ne me sentais pas d'en faire. Chaque vision en était une en plus, c'était trop facile! Et puis, nos appareils étaient fatigués et leur batterie tiraient un peu la tronche... Comme c'est toujours le cas. Aors voilà un échantillon de là-bas...

Beluga croise les premiers pêcheurs haïtiens vers midi, leurs voiles auburn se détachant sur un horizon plus qu'houleux qui nous fait douter d'une arrivée sereine, nous sur notre 12 mètres en alu et eux, sur des boites d'allumettes qu'il faut constamment écoper. Des haïtiens l'accueillent sur leur bois fouillé à l'entrée de la baie Ferret avant même qu'il arrête son moteur. Les uns nous proposant ceci, les autres cela...  Des cocotiers plus hauts que sur les autres îles, les feuillages et branches bordant la plage engloutissent les habitations du rivage. Aucune n'envahit le paysage, sauf un hotel français un brin mégalomane qui se dessine sur la partie Est de l'anse. Les maisons locales se font plus réservées, contrairement à leurs habitants qui s'accrochent au liston pour nous proposer petits boulot sur le bateau, essence,  gasoil, langoustes, mangues pour quelques dollars ou gourdes. Parmi tous ces berniques haitiens, c'est Wildo qui s'accroche le plus et s'impose finalement comme notre guide en ces lieux. On débarque avec lui malgré la fatigue de la nav. 

Pas de routes sur l'île. Juste des sentiers. Les gens se déplacent à pieds, plus souvent pieds nus que chaussés, ou à motos. Pas de voitures. A terre, on prend un verre au bar, chez Wildo. Pas de murs. Juste des bâches tendues sous des bouts de bois. Sa femme cuisine. Pas de gaz, pas d'électricité.  Du charbon. On boit une bière fraîche.  Pas de frigo. Juste une glaciaire avec de l'eau fraîche.  Malo fait un foot pieds nus avec d'autres enfants. Fanch et Marjane crapahutent sur la plas Timoun. La musique envahit nos oreilles autant que les cocotiers le paysage. Sono branchée sur une batterie de bateau sans doute laissée par un voyageur. Le soir, Ashley nous prépare poulet boucané, bananes plantain et pâtes. Le tout dans une petite paillotte décorée de bouteilles en plastique enfilées en guirlande entre deux  rembardes, envahie par les brûlots une fois le soleil couché.

Le lendemain, la journée commence de bonne heure. Bateau taxi un peu avant huit heures pour la ville des Cayes sur l'île principale, où se trouvent immigration et douanes. Une longue barque déjà bien remplie accoste le bateau.

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Elle repart ensuite vers la plage pour aller chercher une mamy un peu en retard, élégante comme un jour de mariage. Chapeau en feutrine et boucles d'oreilles. Pour monter à bord,  un porteur la saisit dans ses bras et la pose ensuite dans la barque. Une libellule sur le dos du colosse. Le moteur démarre après quelques bouderies mécaniques habituelles mais toujours un peu inquiétantes. Très vite, les embruns de l'étrave qui se heurtent au clapot contraignent le bord à se protéger avec une grande bâche en plastique noir sortie de la proue. L'écope se met en action. Notre taxi a sans doute des allures de Batman vu de loin. De plus près, c'est moins aérien. Les uns sur les autres. Sueurs, éclats de voix créoles et de rire laissant parfois échapper un mot français. Conversation devinée. Échange avec un professeur dépité du népotisme ambiant. Odeurs envahissantes de gasoil. Après trois quarts d'heures d'embruns et d'éclats de voix, le moteur s'éteint. L'ancre en tiges de béton armé se pose. Devant nous s'étend le rivage des Cayes. Magma d'algues et de déchets remués du groin par des cochons noirs. Enfants statiques ou cavalant. Gravats. Tôles.  Habitations branlantes. Pas de quai. Un bâtiment vient nous chercher pour s'approcher jusqu'à la rive. Sa perche s'appuie sur le fond de l'eau. Venise haïtienne. Ca crie, ça braille. Et là, c'est à notre tour de nous faire porter... On suit le mouvement. Ça nous tombe dessus un peu comme ça. Je me sens tout d'un coup soulevée comme autrefois, petite, portée par deux copains qui ont joint leur mains pour former un siège mobile. A chaque étape, des billets glissent de main en main. Wildo nous guide dans le système. On marche sur des déchets, beaucoup. Il y a du monde. Beaucoup. On nous parle. On ne comprend pas tout. Wildo fait un peu bouclier entre nous et eux. On part vers les administrations. Longue marche. Chaleur. Poussière. Soif. Rues perpendiculaires ou parallèles. New York haïtien. Des arcades accouchent d'ombres courbes quand elles sont exposées au soleil, offrent un refuge quand elle ne le sont pas. Jaunes, rouges, oranges, vertes, bleues. Même presque croûlantes, elles colorent les rues qu'elles rendent charmantes comme un arc-en-ciel un vieux béton russe oublié. Motos surchargées comme les bateaux. Fillettes sortant de l'école, les nattes bien serrées, noeuds bleus éclatants, leur père au volant. Vélos. Poules. Voitures cabossées, fumantes. Tout de même quelques unes rutilantes. Chèvres faméliques et chiens errants. On arrive aux services de l'immigration. Sombre couloir suffoquant. Des gens attendent. Beaucoup. Enveloppe à la main. On monte. On attend nous aussi. Mais on est seul et on nous propose un café. Mouvements migratoires? Sorties et entrée? Un balcon donne sur la rue. Drapeau haïtien. Klaxons. Un douanier arrive. Lourdeur exigeante. Besoin de photocopie. Wildo part avec nos passeports. Attente encore. Puis enfin, tampons contre cent dollars pour une semaine. Pas de reçu.  Sa tête ne nous donne pas envie d'insister. On sort. La foule qui était au rez de chaussée suffoquant n'a pas dégonflé ! Maintenant, il nous faut une banque pour du liquide. Sous une arcade,  il y a la banque. Gardes. Fusils à pompe. Gilets pare-balle. Détecteurs de métaux. Dedans, il fait moins chaud mais il y a autant de gardes. Ambiance un peu tendue. Nouvelle attente. Certains habitués s'ensommeillent après nous avoir jeté des regards vaguement étonnés. Leur tête, battue par son propre poids, s'incline inexorablement vers le bas. Des mouches volent et des voix chuchotent. Des gens arrivés après passent avant. Fanch s'endort presque lui aussi. Notre tour arrive mais ça ne donne rien. Il manquerait un numéro sur la carte de banque.  Il faut finalement attendre le distributeur en réparation qui est en panne depuis hier. Un quart d'heure nous dit-on. Mais sera-t-il plus disposé que l'employée? Finalement, on entend le ronronnement de la machine qui nous crache enfin des gourdes. On sort... Longue marche. Chaleur. Poussière. Soif à nouveau. On cherche encore deux trois trucs. Eaux croupies le long des façades. Amas de papiers, boue, plastiques et autres substances non-identifiés mais fort douteuses. Brasero où s'agglutinent de maigres gourmands. Montagne de sacs de charbon. Marchands. Mangues. Noix de coco. Riz. On marche encore puis enfin, on se pose sous une arcade où on boit une bière fraîche,  les enfants de l'eau. On grignote des cacahuètes. On retrouve Fritznel. Notre lien avec l'orphelinat. Il reprendra le taxi boat avec nous.

Une fois de retour à l'île à vache, après quelques hoquets effrayants du hors-bord, on vide le bateau de ses entrailles. Matériel scolaire, médicaments, chaussures, spaghettis, lait infantile,  sauce bolognaise dégueulent du cockpit.

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Wildo ne peut s'empêcher de s'emparer d'une petite part de cette cargaison... on lui dit non, on insiste 'c'est pour Soeur Flora'. Il n'entend pas. Le nouveau taxi boat arrive.  On discute du prix. Il devient acceptable. On  charge et on embarque... L'île défile mais on ne voit rien. On est face au vent et les embruns nous obligent à nous refugier sous la fameuse bâche à nouveau jusqu'à ce que le moteur descende enfin dans les tours. La bâche retrouve alors les fonds de la barque qui accoste un quai.

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On débarque,  on décharge.  Là,  à nouveau, une grande gueule qui aurait mieux fait d'aller pêcher avec son oncle, son frère ou son cousin fait le malin et prélève une part de la marchandise... On dit non, mais rien n'y fait. On n'allait pas se battre pour un Picsou magasine et un stylo!

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La moto-remorque arrive. On charge. Il fait chaud encore. Le matériel prend la route. Nous aussi. À pieds. Place déserte. Le marché c'est le lundi et le jeudi... D'une église s'échappent des voix douces, généreuses et des percussions presque caressantes. Ça monte. Collégiens et lycéens descendent, tirés à quatre épingles dans leurs uniformes. Ça crie, ça parle fort, ça nous regarde en coin ou plus franchement.
On arrive à l'orphelinat. Grande porte métallique. Les enfants et soeur Flora sont là, ils ont déjà accueilli la moto. On se joint à eux pour vider la remorque et remplir une sorte de réserve.
Soeur Flora est frêle comme une herbe sur la dune et pas beaucoup plus haute que Marjane. Sa voix est aussi discrète que sa silhouette. Il faut tendre l'oreille pour qu'elle s'y glisse. Elle nous raconte un peu le quotidien, évoque les effectifs, livre quelques anecdotes de la vie du lieu ou de la sienne. On comprend qu'elle souhaiterait davantage s'adonner aux soins et déléguer la gestion de l'ensemble.

On s'égarera à peine dans le lieu avant de rejoindre le quai et notre taxi pour le retour. Grande salle de vie où de l'eau stagne, fuyant des cuves à eau de pluie, attirant moustiques et brûlots une fois le soleil couché. Au milieu, quelques chaises. Une table. Plus loin, le bureau de Flora. Rudimentaire lui aussi. Sobres pharmacie et laboratoire. Fritznel tient à nous faire visiter la maison des volontaires, construite par l'asso qui nous a donné l'adresse... On est captivé par les fourmis infatiguables qui font comme des lézardes dans le mur éclatant.

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Les jours qui suivent se font plus plaisibles. Les visites commerciales en bois fouillé des berniques haitiens sont moins nombreuses. Restent Marchenri et Wendy qui nous rejoignent souvent dans la matinée et en fin de journée, quand l'école n'a pas commencé ou est finie, sans attendre de gourde ou quoique ce soit. Leur bois fouillé mettent le cap sur Beluga sans rien à proposer...Les premières fois étaient magiques mais délicates, comme cette fois où j'ai refusé les cerises de Wendy alors que c'était un cadeau, croyant qu'il voulait me les vendre. Son visage a changé. Mais on s'est expliqué... alors il est revenu avec des cocos, a transformé un coquillage en collier pour Jean-Sam. On joue au Wom, jeu traditionnel que Wendy nous a fabriqué en s'appliquant comme un enfant soigne la formation de ses premières lettres. On rigole. Des enfants aussi rejoignent le bord au premier moment libre. Lélé, Donald, Dimension ( oui, oui, c'est bien ce prénom!). Ça plonge autour de Beluga,  ça dessine, ça part à l'aventure en bois fouillé,  ça regarde des films, ça joue de nouveau au Wom, ça nous apprend le créole, ça chambre, ça puzzlise...

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Wendy nous guide dans les sentiers jusqu'aux belles plages de l'île,  nous apprend à tirer des cailloux sur les mangues pour les faire tomber, à manger des bâtons de canne à sucre, à couper les coconuts. Il part pour une pêche miraculeuse avec Malo, qu'il prépare généreusement et qu'on mangera tous ensemble le soir autour de la table du carré. D'ailleurs, rares seront les repas qu'on ne prendra que tous les cinq! Chacun dévoile un peu de soi dans tout ça. Regards sombres de Lélé qui s'illuminent de plus en plus souvent. Enthousiasme inébranlable de Wendy. Calme olympien mais toujours un peu ironisant de Marchenri. Curiosité abyssale de Dimension, visage rieur de Donald !  On s'est lié sans que surgisse la question harrassante du dollar. Juste comme ça,  car c'était chouette d'être ensemble. 

Comme cette femme, sur la plage... C'était un jour de fête et on jouait avec des enfants et Wendy. Il faisait des petites chaises et une table avec des capsules de bière réduites à la 2D. Moi, je cherchais par terre bouchons et fines racines pour les transformer en bonhommes. Alors elle m'a tendu un fin filet de pêche avec lequel j'ai pu articuler mes personnages. Juste un lien fin, juste un bout de fil, avec un sourire...

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3 septembre 2017

Quel bel anniversaire!

J'ai quitté François hier. Outport terre-neuvien niché tout au fond d'un fjord qui se découvre une pointe une fois enroulée, blotti au creux de falaises dont les parois se ferment en formant presqu'un cratère. Ils avaient prévu des randonnées mais la météo en a décidé autrement. Un vent d'Ouest soutenu était prévu pour la journée. Le lendemain, c'était mou. Alors pour faire les 60 milles qui nous séparaient de Saint-Pierre, fallait pas cracher dans la soupe! Ils ont rangé les pompes de rando et ont sorti les bottes. 

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Ca devait mollir dans la journée mais ça n'a jamais molli, que du contraire. On est passé de un à deux ris puis de la trinquette au foc. La mer était belle mais un peu forte. Elle me secouait bien la poupe! 

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Au loin, des souffles de baleine ont salué mon passage, des dauphins sont venus jouer autour de moi... Des puffins majeurs, des turrs, des macareux et les incontournables fous!

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En 7 heures, au bout de 60 milles, je me suis amarré au quai de Saint-Pierre. J'suis pas resté rêver! J'crois qu'ils étaient contents de moi. Puis fallait bien ça pour leur titiller l'envie de rejoindre les Açores. Sur le quai, il y avait des bateaux avec le Gwen ha Du breton et tout un attroupement sympatique de bipèdes francophones. Un arc-en-ciel digne de ceux de Bretagne s'est dessiné sur les bateaux de pêche, on était presqu'au Guilvinec!

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Bref, on a bien fêté notre première année de vie ensemble! 

1 juin 2018

Train-train à bord!

Voilà un p'tit bout de temps que je suis toujours mouillé au même endroit. Un peu plus de trois semaines, dans l'anse de Marigot, à Saint-Martin. Il semblerait que ça reste le cas pour un bout d'temps encore... Même si des excursions de fin de week-end resteront possibles. 

Jean-Sam s'en va avant que le soleil n'entre en scène sur la colline d'en face. Il revient en fin d'après-midi, avant qu'il ne se couche. Reste donc à bord les moussaillons et Sabine. Ils jonglent entre les maths, le français, l'anglais, l'histoire et j'en passe, sur cahiers, feuilles volantes, ardoises ou fichiers d'activités. Des petites pauses baignades ou légo/playmo sont aménagées de ci de là.

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C'est pas toujours l'entente cordiale mais ça avance dirait-on, en tous les cas, plus que moi. Ils me désertent quelque fois le midi pour aller se chercher un casse-dalle et se dégourdir les pattes. Il y a une sorte de train-train qui se met en place à défaut de bateau-bateau. 

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D'après ce que j'ai compris, certains rejoignent bientôt la métropole en avion. Marjane aurait préféré voir les côtés françaises approcher doucement dans mon étrave, comme elle dit. Entendre l'ancre faire plouf, faire plouf à son tour et rejoindre à la nage une plage bretonne. J'crois qu'elle a un peu oublié la différence de température qu'il y a entre ici et là-bas. Mais d'un autre côté, j'crois qu'ils sont bien curieux voire impatients des sensations que vont leur donner l'engin volant qu'ils n'ont jamais pris encore. Alors, ils rangent les images de fin de boucle pour un peu plus tard et les questions sortent et s'enchainent sur les valises, la taille, les crashs, la bouffe (élément très important pour ces ogrions), etc...

En septembre, chacun prendra le chemin du boulot. Il semblerait qu'ils soient bientôt inscrits dans école et collège selon âge et poils aux pattes de chacun. Sabine, qui a une dispo pour suivre Jean-Sam, a trouvé une classe elle aussi, CE2 ou CM2, le suspens reste entier. Septembre qui est aussi l'un des mois où les cyclones frappent le plus fort. A bord, ça se connecte déjà au NOAA américain et son National Hurricane Center, entre autres, pour voir si des petits ronds jaunes n'apparaissent pas du côté du Cap Vert. A terre, elle fait la Une des journaux cette saison cyclonique. Et dans les têtes, elle est toujours un peu là par moment... Il faut aussi pouvoir la mettre de côté pour profiter du jour qui est là, avec sa Carib bien fraîche, son eau turquoise comme un bonbon et cette mixité caribbéenne assez fascinante. 

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Alors, comment les gérér? Est-ce que les infrastructures immobilières de l'île offrent assez de sécurité pour affronter un nouveau cyclone après le passage d'Irma qui a fragilisé tout et tout le monde sur son passage? Et si oui, y en a-t-il de disponibles à la location? Est-ce que les collectivités et particuliers auront le temps de tout nettoyer afin de minimiser les projectiles potentiels? Hisser les voiles et mettre le cap au Sud n'est-il pas la meilleure des choses à envisager? Il n'y a sans doute pas de juste réponse, pas de recette. Ce s'rait trop facile. Chacun fera du mieux qu'il pourra, avec les idées qu'il croit les plus pertinentes. Puis, j'crois qu'il va bientôt être l'heure d'une bière fraîche sur fond de soleil couchant...

17 septembre 2018

Isaac et iguanes

Beluga et la baie de Marigot ont retrouvé le calme. Le calme d'avant Isaac. On a eu un début de semaine où l'eau du mouillage était lisse et transparente comme le vide. Elle reflétait nos visages comme un miroir. La tempête tropicale passant au Sud nous a un peu secoué à partir de jeudi fin d'après-midi. Notre anémometre a joué avec les quarante noeuds et le pont avec des pluies parfois aussi battante qu'une batucada. La chaîne de l'ancre, bien tendue sous les rafales, a fait son boulot comme notre nouvelle pioche, sans perdre leurs nerfs. On avait rangé tout ce qui pouvait faire du fardage.

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La houle qui rentrait un peu nous a bercés toute la nuit. Cartables gargantuesques avaient été mis à l'abri dans le coffre de la voiture entre deux grains, en fin de journée jeudi, la veille, par Jean-Sam. Allégeant dos et départ matinal du vendredi, ce qui n'était pas superflu. Au petit matin, il ne restait plus grand chose des colères du ciel, hormis quelques nuages exceptionnellement boudeurs. Florence, Hélène et Joyce ne sont plus grand chose, elles non plus. Mais la saison n'est pas finie et tous nos matins commencent rituellement par un coup d'oeil à la carte du National Hurricane Center.

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Le quotidien prend sa place sur Beluga et dans nos journées. Chacun y développe ses nouveaux repères, s'y adapte. Ce n'est plus le hérisson qui anime le bitume de la cour mais l'iguane. Ce n'est plus la bouillasse lennonaise au seuil de la porte mais les vaguelettes qui jouent avec les boudins de l'annexe jusqu'à parfois surprendre nos postérieurs.

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J'ai quitté le multi-niveau pour un niveau unique dans une école où le rouge de mon stylo est censé noter les têtes blondes. Je m'adapte à ça aussi en espérant déjouer ce rapport entre pourcentage et apprentissage. Les enfants aussi, s'adaptent à tout ça. A ces choses auxquelles on ne croit pas forcément mais avec lesquelles il faut composer un peu, en tous les cas pour l'instant. Et souvent, je me dis que c'est une sacrée chance que d'avoir été pendant deux années entières plongés dans un autre univers. Celui du large, dont l'air nous picote le regard plus d'une fois dans la journée.

Les bourgeons de prochaines navigations éclosent de ci de là dans nos têtes, ils seront peut-être en fleurs aux prochaines vacances. Avec comme pétales nos voiles affamées et comme tige, notre coque et sa vague d'étrave qui nous emmèneront vers des champs tout bleus... 

10 avril 2018

Allo l'eau?

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Ca y est, on est dessus! La mise à l'eau a eu lieu hier en début d'après-midi alors que ne l'espérait plus!

Je flotte à nouveau et ma dérive se porte à merveille. J'ai l'impression qu'on est sur le point de mettre les voiles pour aller jeter l'ancre dans un endroit où l'anniversaire de ma jeune moussaillonne Marjane pourra être fêté à coups de grands ploufs... Mes cales sont pleines d'épices et d'huile pimentée pour vous, mes contributeurs... Envoi vers vos chaumières prévu début juillet, quand Beluga touchera le continent européen, après la transat retour. 

Encore merci à tous!

 

7 septembre 2016

Enfin une jolie nav' avec du vent!

le lendemain, ils lèvent l'ancre de manière très matinale... on se serait cru aux heures de bureau dis-donc.

Ils me parent de ma grand-voile et de mon génois... c'est que le vent ne doit pas être trop tempétueux.

On longe tout d'abord la côte Nord de Groix... Les petits matelots s'aventurent à l'avant et s'asseyent non loin de l'étrave... Ils s'en donnent à coeur joie. j'essaie tant bien que mal de les éclabousser mais mon franc-bord est tellement haut que je n'y parviens que trop rarement. L'essentiel étant tout de même qu'ils ont le sourire jusqu'aux oreilles.

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9 octobre 2016

Ils préparent quelque chose?

Après avoir mis un sacré boxon, Jean-sam et Sabine ont fini par tout ranger...

Les gars qui étaient venus m'ôter le mat sont venus le remettre en place. Quel soulagement! J'en avais un peu marre d'avoir la tête d'une caravane flottante. En plus, mes haubans et pataras sont tout neufs... Blinquants. J'ai également reçu des nouveaux câbles d'antenne, tout beaux qu'ils sont! Puis ils ont bidouillé des trucs en tête de mat... J'ai une magnifique girouette maintenant, qui tourne au quart de tour. Mes sacs à voiles sont tous revenus à bord. Les bruits qui couraient sur les pontons étaient donc bien fondés.

Par contre, Maurice (vous savez, mon pilote), n'est toujours pas revenu... Ce qui semble d'ailleurs pimenter de nervosité l'ambiance du bord... . Jean-Claude a l'air au poil lui, par contre. Ils lui ont remis toutes les connexions au goût du jour.

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Bref, avec tout ça, j'ai l'impression qu'ils me mijotent quelque chose. Qu'en pensez-vous, vous?

4 novembre 2016

Un projet, deux manières de contribuer...

NOUS VENONS DE CREER UN COMPTE PAYPAL POUR TOUS CEUX QUI VEULENT NOUS SOUTENIR...

Apparemment, c'est simple comme bonjour... Il vous faut juste créer votre propre compte!

Voici le lien de la page.

 

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IBAN : FR76 1380 7001 4430 4194 5919 705

BIC : CCBPFRPPNAN

Encore merci à tous!

 

 

19 octobre 2016

Quelques images, un peu floues, de Gascogne...

C'était la veille de la première nuit... Et au terme d'une journée déjà bien mouvementée. Notre speedo était bloqué et nous n'avions donc que l'affichage du vent apparent... Il est monté jusqu'à 29 noeuds sous certaines rafales et nous étions au portant... il faut donc rajouter quelques noeuds pour donner le vent réel.

Bref, ça soufflait bien. Les mouvements du bateau sont toujours restés sereins. Beluga ne nous a jamais inquiété. Il avait l'air très à l'aise dans ces vagues croisées dont les déferlantes venaient parfois lui lêcher les francs bords ou la jupe arrière.

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On est arrivé rincé à La Corogne mais on y est arrivé vite, avec un bateau qui a toujours été poussé par le vent et la mer... C'était le but!

Voici quelques images, un peu floues... Comme nous même l'étions tous un peu lors de cette première traversée.

 

19 octobre 2016

La Corogne

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Nous sommes enfin arrivés à la Corogne après trois jours de navigation haute en couleurs. Le port est très propre et la ville très belle. Derrière l'avenue de la marine, il y a la place de Maria Pita avec un hôtel de ville énorme et ses coupoles était recouvertes ď'écailles de cuivre. On a longé la côte et on est arrivé à la torre dé Hercules. 

Comme j'adore la myhtologie, j'ai appris qu'un mythe raconte qu'Hercule aurait construit le phare original après avoir tué le roi d'une tribu de géants qui terrorisait la population locale. On sait que les Romains ont construit un phare sur cette colline au II siècle et qu'il fut utilisé comme fort par la suite. Il a été restauré en 1792 et est maintenant sur la liste du patrimoine mondiale de l'UNESCO. Le soir, on a mangé dans un petit restaurant.

Lors de notre balade nous avons eu la chance de croiser un bagad galicien, le biniou résonnait dans les ruelles. Nous sommes bien en terre celte ! Il y a d'ailleurs des menhirs visible depuis la mer sur le cap d'Hercule!

19 octobre 2016

Le cap Finisterre.

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Après un bref repos à La Corogne, dans un port ceci dit assez rouleur et donc un brin insomniaque, voilà qu'ils remettent ça...

Ils se sont réveillés vers 5 heures du matin lundi 17... Ils ont pris un bon café et m'ont laissé m'échapper un quart d'heure pour que j'aille renifler les dernières odeurs espagnoles.

On a largué les amarres et le nez de Beluga a pointé vers la sortie de la baie de la Corogne, au moteur car il n'y avait pas de vent. Les phares scintillaient encore sur la côte. J'ai même vu la Tour d'Hercule qu'on avait visité la veille. Une sacrée celle-ci... Mon flair me dit qu'elle est là depuis des lustres!

Le barreur a visé les îles Sisargas... Ca n'aurait tenu qu'à moi, je me serais bien posée là. Il n'y avait pas grand chose mais j'aurais au moins pu me défouler les quatre pattes!

Une fois ces îles passées, Beluga a pointé au 180°... Un mot revenait sans cesse : le cap Finisterre. Une vraie Arlésienne celui-ci... A chaque fois qu'un enfant sortait, il demandait : "c'est celui-là le cap Finisterre?". A chaque fois, non, pas encore. Bref, il s'est bien fait attendre.

Le vent s'est enfin établi. On était peinard, tranquille, il faisait super bon.

Vers midi, des animaux rigolos sont venus jouer près de l'étrave de Beluga. Ils avaient l'air très à l'aise dans l'eau. D'ailleurs, ils faisaient un peu les malins avec leurs petits bonds élégants! Moi aussi, je sais en faire, comme ceux que je faisais au-dessus des talus du Centre Finistère. Les enfants n'en avaient plus que pour eux... Ces bestioles, ma foi bien sympathiques cependant, sont restées longtemps à nos côtés, provoquant à chaque fois la joie de tout l'équipage.

Pour ma part, j'ai davantage été fascinée par des oiseaux fuselés comme des bombes... juste magnifiques. Ils plânent en rasant l'eau du bout de leurs ailes, puis remontent d'un coup d'ailes vers le haut avant de plonger comme des flèches d'une quarantaine de mètres parfois pour chasser le poisson. Vraiment impressionnant. Je crois qu'ils appelaient ça des fous de bassan.

Après, l'équipage s'est excité pour envoyer une voile que je n'avais pas encore vue. Une sorte d'énorme bulle multicolore... Elle tirait bien le bateau vu sa surface. Je crois qu'ils l'ont appelée le "spi". Ca vous dit quelque chose?

On a faille passer le Cap Finisterre avec... Mais il a suffi que Papy Yves en parle pour qu'on ait besoin d'affaler. J'ai encore appris qu'il ne faut rien pronostiquer en bateau sinon, ben... Ca n'arrive pas. Mais bon, on l'a enfin passé ce cap... Après une bonne dizaine d'autres avant (Cabo Vilano, Cabo Torinana).

Bon, je vous passe le récit de la nuit et de la journée d'hier. Le vent était instable. Il a plu.

On est arrivé vers 21 heures à Leixoes, sous un bon vieux crachin breton qui s'est peu à peu épaissi. Enorme port de pêche et de commerce. Une petite marina qui ne paye pas de mine nous a ouvert ses pontons. C'est pas hyper joli mais authentique au moins!

On est juste avant Porto... Où parait-il, le port est moins économique. J'ai l'impression qu'on va un peu rester là. Bah... Y'a plein d'odeurs bien garnies!

 

28 septembre 2016

Problèmes de gaz, Gilberte?

Bon... Ça fait un moment qu'on n'a pas laissé un signe de vie sur le blog... Quelques tuiles nous sont étrangement tombées dessus dernièrement.  

Dans un premier temps,c'est notre pilote, le sacré Maurice, qui nous a fait la grimace.  Il n'avait jamais vraiment souri à bord.  Alors on attend le verdict final d'un électronicien chevronné que Maurice fait également tourner en bourrique. Bref, suspens.

Ensuite, le guindeau... vous savez ce truc qui, une fois électrique,  remplace vos bras pour remonter l'ancre pesant un âne mort et qui peut donc être bien pratique. Ben notre Jean-Claude, il fait la tête lui aussi. Sans doute un souci de connectique... bon, comme il fonctionne en manuel, il ne nous empêchera pas de partir avec sa mauvaise humeur! 

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Après,  il y avait cette odeur de gaz qui se manifestait à chaque utilisation de notre superbe gaziniere Gilberte. Pas au tout début,  évidemment... juste quand on a mis une nouvelle bouteille bien pressurisée! On se disait que c'était sans doute la vanne ou un truc léger quoi... ben après multes depiotage, on en est arrivé à la conclusion que c'était bien le rigide de cuivre qui avait un souci. Et évidemment, il passe sous les vaigrages, les coffres et tout le bazar. Fallait refaire tout le circuit...

Puis, pour couronner le tout en matière de tuyauterie, ce sont nos superbes toilettes qui sont vraisemblablement bouchées! Oh joie et bonheur! On ne les a pas baptisées encore... si quelqu'un a une idée!

Voilà... du coup, ben on démonte et on se demande quand on va pouvoir enfin partir. 

Mais le moral est revenu... on a du gaz de nouveau et le gaz semble rester dans les tuyaux.

Puis on profite de ce temps au port pour arranger tout ça le plus tôt possible...

 

21 septembre 2016

L'île à vache, Haïti

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Nous profitons de notre projet pour mener une action coopérative auprès d'un orphelinat de l'île à vache au Sud d'Haïti.


En lien avec l'association « L'île aux enfants d'Haïti » de Saint-Brieuc, nous y acheminerons du matériel : groupe électrogène, chaussures d'occasion en bon état, petit matériel scolaire ne craignant pas l'humidité (règles, taille-crayons, gommes, feutres, crayons bois, stylos billes, trousses,...) des médicaments et du riz que nous embarquerons lors de notre escale en Guadeloupe.

Deux écoles primaires et leurs équipes éducatives nous suivent déjà dans cette aventure... tout notre équipage leur a présenté le bateau et le projet ce matin même... Ce sera l'occasion, pour nos enfants et ceux de ces écoles, d'échanger sur le thème élargi du voyage et des rencontres, par mail, par voie postale ou par ce blog...


A tous ceux qui souhaitent participer à cette collecte, merci de nous envoyer un message via ce blog ou via le mail suivant : bugaledebeluga@gmail.com

Merci d'avance!

28 novembre 2016

Petit voyage dans le grand

Après nos enquêtes canines, mardi dernier, le 22 je crois, le besoin se fait sentir de nous évader un peu de Salé où le moindre pas s’accompagne de regards en tout sens pour repérer les poils de Maki dans le paysage urbain.

Malgré l’hiver qui sonne aux portes marocaines, la pluie crachant sur le pont et la neige annoncée en altitude, nous décidons de prendre un train pour Meknès. Nous montons à bord après une petite attente. Il y a foule… Les wagons sont répartis en cabines, un peu comme les trains couchettes qu’on ne voit plus guère en France puisqu’ils vont tous trop vite maintenant. Huit places par cabine. Il y aura même un gars qui passera plus tard avec son charriot rempli de gourmandises, annonçant son passage en tapotant une cuillère à café dessus... "Comme dans Harry Potter!" s'exclament Malo et Marjie. Nous arpentons un ou deux wagons avant de nous résigner à asseoir deux enfants sur trois et le reste de l’équipage stationne dans l’allée. Pas de touristes exceptés nous. Que du local… Une jeune femme et sur ses genoux, son enfant aux yeux pétillants, deux gars attendris par la petite bouille et une femme un peu plus âgée qui sourit elle aussi au bébé. Cette charmante troupe se modifiée au gré des arrêts du train…

Le paysage défile, le train laissant derrière lui les faubourgs de Salé et nous offrant des horizons de plus en plus dénudés, recouverts d’une terre rouge qu’engloutissent souvent eucalyptus, mandariniers, amandiers ou oliviers. On devine des silhouettes dans les champs. On voit des mulets, même un qui tire une petite charrue, encouragé par son maître. On voit des troupeaux de moutons au loin, guidé par leur berger ou seuls, occupés à paître les rares touffes d’herbes laissées par l’été. On voit des chiens aussi… qui nous font évidemment songer à la nôtre!

Le temps passe, on joue aux échecs, les passagers sont intrigués et conseillent Fanch. D’autres n’ont pas besoin du jeu pour nous aborder… Ils s’étonnent de nous voir filer vers le Nord alors que le Sud est plus doux à cette époque. Plus doux mais plus loin… Marrakech est à quatre heures de train et on se dit qu’Essaouira qui n’en est pas très éloignée sera peut-être sur la route de Beluga...

Nous arrivons à la tombée de la nuit à Meknès où nous trouvons une maison d’hôtes à prix plus qu’abordable en cette saison de moins en moins touristique. La pluie est toujours là. Nous profitons des lits pour nous reposer un peu et regarder les plafonds intriguants... Comment ils font pour avoir autant de motifs dedans? Je me demande même s'ils auraient du placo prédécoupé!

Puis, nos ventres commencent à avoir envie de se remplir. On a repéré Aïcha sur les pages web… un petit resto sans prétention à deux pas, dans l’ancienne Medina. On suit le chemin indiqué par notre gardien et on tombe dessus au tournant d’une ruelle. C’est tout petit comparé à Aïcha et ses bras… Elle nous conseille une soupe de pois chiche accompagnée de Makoudas, beignets de pomme de terre dont on ne se nourrit presque qu’exclusivement depuis notre arrivée. C’est un délice… Coriandre, persil, gingembre, céleri, oignons se plient en quatre dans nos bols pour égayer nos papilles. Aicha nous explique ses secrets culinaires et on lui explique comment on est arrivé là, elle écoute curieuse et nous de même. Vient ensuite un couscous aux légumes sensé être pour deux personnes mais qu’à cinq, nous ne parvenons pas à terminer… Là encore, elle nous explique l’astuce de la graine. On savoure tout ça avec un éternel thé à la menthe. On repart, le portefeuille pas beaucoup plus léger qu’en s’attablant. On se loge et on se nourrit pour trois francs six sous par ici !

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On rentre dormir, nos bedaines bien remplies par le charme de la cuisine d'ici. Demain, on commencera avec un petit-déjeuner faits de crêpes marocaines garnies d'un miel qui sent déjà les montagnes qu'on s'apprête à découvrir, près de Azrou, dans le Moyen-Atlas, et où la neige est sensée tomber dans les jours qui viennent! Le ciel est prometteur en tous les cas...

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28 novembre 2016

Mère Nature...

Pendant deux ou trois jours, nous sommes allés dans les terres marocaines. Nous sommes d'abord allés à Meknes puis à Azrou dans un gîte près d'une forêt de cèdres. Autour de l'auberge, il y avait deux collines. La première était haute et pénible à escalader mais, une fois tout en haut, la vue était magnifique.

 

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Nous y avons beaucoup joué à cache–cache. A un moment, pendant que nous jouions, Fanch a vu des moutons. On a descendu la pente a toute berzingue pour aller les caresser.

 

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La deuxième colline, elle était haute et rude mais tout en haut c'était trop bien. Malo a mêmedécouvert une sorte de plongeoir en plus large. Nous avons eu l'idée de glisser dessus, c'était rigolo, ça allait vite comme un toboggan.

 

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Nous sommes ensuite retourné voir Fanch qui ramassait des débris d'assiettes ou de plats en terre cuite. Maman n'était pas d'accord pour qu'on ramasse des bouts de verre. ils étaient jolis pourtant... Mais bon, coupants. Il y a toutes sortes de choses par terre au Maroc. J'ai même vu un rasoir dans un buisson qui aurait très bien été pour papa... Mais maman n'a pas voulu non plus!

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Quand nous sommes retournés à l'auberge, il y avait à nouveau deux moutons sur le chemin. On a voulu les caresser mais ils semblaient un peu en colère. Alors, on les a évités. Une fois à l'auberge, on a attendu trois heures que Aziz nous ramène à Azrou en jouant aux échecs. Finalement, nous avons mangé un couscous avant de repartir pour la ville. C'était chouette cette pause nature!

 

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30 septembre 2016

Où est mon tarin?

Voilà une semaine que je me sens nu comme un ver et coincé au port sans pouvoir pointer vers l'horizon bleu...

Un gars est venu il y a dix jours, m'est monté sur le tarin et m'a complètement désarticulé. Une grue est même venue l'aider. Bref, je me posais pas mal de questions... jusqu'où allait-il aller? 

Bon,d'après les bruits de pontons, on me préparerait de nouvelles articulations et on mettrait ma garde-robe au clair! C'est plutôt une bonne nouvelle finalement.

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Après, Sabine et Jean-Sam, m'ont vidé les entrailles. Y'en avait de partout... ils ont trié, jeté,  rangé et rerangé. Ils avaient l'air de savoir y faire en tous les cas et je me sens un peu plus léger maintenant! 

 

 

19 octobre 2016

Le rondouillard est bien rempli!

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Nous sommes allés chercher les chaussures et les fournitures scolaires à l'école de Lennon et de Lannédern. Il y avait beaucoup, beaucoup de sac avec des chaussures et il y avait aussi pas mal de fournitures. J'ai déballé et trié tout ça avec Fanch et Malo... Puis, nous avons rempli le bateau pour emmener le tout à l'orpelinat et l'école de Haïti. Les rangements de la cabine avant sont pleins et nous avons même du en mettre dans les rangements des cabines arrière.

Merci à tous les écoliers finistériens!

16 décembre 2016

Cachééééé, coucou...

Vous voyez ces jeux avec cinq ou six billes alignées horizontalement, on en lève une d'un côté et pouf, quand elle retombe, elle lève son opposée. Ou plus simplement les tape-cul qui font rebondir les p'tites fesses des mômes dans les plaines de jeux, une fois l'un, une fois l'autre. Ben c'est un peu comme ça, la vie en quart.

On a repris notre rythme d'une heure cinquante de dodo, dix minutes de battement et de deux heures de veille. On appartenait donc trois fois deux heures à la nuit, à sa lune qui était presque pleine, à ses étoiles un peu timides vu les reflets d'argent de cette dernière sur la mer.A chaque fois que le soleil accélère sa course vers l'horizon et teinte le ciel de ses couleurs, tu te sens un peu petit. C'est un moment qu'on ne loupe que rarement. Il y a quelque chose de presque cérémonial à se goinfrer de ses derniers rayons. Une fois qu'il est parti de l'autre côté, vient la nuit...Tes yeux doivent s'habituer à l'obscurité, tes oreilles sont aux abois du moindre son, ton équilibre du moindre changement de rythme dans la course du bateau. Le gamin qui sort avec sa lampe frontale allumée et t'explose les pupilles comme un radar ton compteur de vitesse, comprend vite à ta réaction, qu'il ne devra plus recommencer! Le radar, lui, ne comprend pas hélas! Car ça prend du temps de s'habituer au noir, de rentrer dans la nuit pour qu'elle t'appartienne un peu. Bon, là, la Lune était là, se couchait tard, peu de temps avant que l'astre solaire ne revienne. Donc, c'était plus aisé que par une nuit nuageuse sans lune.

Ton sommeil doit, quant à lui, s'habituer à l'alarme qui sonnera trois fois... Hachant menu tes rêves, coupant court à tes soupirs d'aise, t'agitant de mouvements aléatoires et maladroits pour taper sur la gueule de cette machine qui t'en fait presque devenir une. Tu dois profiter de la première minute allongée, apprendre à respirer pour que tes yeux pénètrent rapidement dans leur propre nuit, où aucun cargo ne risque de t'éventrer! Une fois que tu as fait taire l'alarme, à la mine! Tu mets tes chaussettes, tes bottes, ta veste, éventuellement une écharpe et un bonnet, presque mécaniquement, encore enrobée de coton tout doux. Tu sors et celui qui veille rentre profiter de la couette à son tour... Tu deviens la veilleuse. Tu retireras ton bonnet à un moment, tu quitteras le coton pour la veste de cuir et ton harnais deviendra une guitare électrique, tu hurleras les paroles d'Izia aux vagues qui se sont transformées en fans en délire!
Et ça recommence au bout de deux heures.              

Peu à peu, une partie du ciel devient moins sombre à l'Est. C'est celui qui chauffe, rassure, éveille qui revient. La nuit descend alors que lui monte. A nouveau des oiseaux volent!

Comme les tape-culs, comme les billes. Et c'est chouette car ce genre de petits jeux plaît en général aux gamins. Ils ont donc goûté, évidemment au soleil qui tombe, la nuit qui monte... Mais cette fois aussi, un peu aussi à l'alarme, au bonnet et au concert rock!

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22 octobre 2016

Esta se bem...

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Le Papy belge est reparti prendre son train jeudi dernier... Avec lui, nous avons découvert les méandres des transports en commun de Porto.

Il nous faut une bonne demi-heure pour parcourir la distance qui nous sépare du centre névralgique de cette capitale économique. On contourne le port de Leixoes où roupillent des cargos gargantuesques qui se reposent avant de repartir gonflés de leurs containers... On dirait un jeu de Tetris pour Titan. Il y en a de partout. Des rouges, des verts, des jaunes, des anonymes ou des nominés. N'y a-t-il pas, cachés derrière certains, d'autres aventures qui se jouent, classées dans une autre catégorie que celle de la plaisance. Des silhouettes pelotonnées qui cherchent juste un horizon où se déplier sans papiers! C'est tellement facile pour nous, du vent, deux voiles et on va où bon nous semble...

Après le bus, le métro... Un technicien est posté devant le distributeur automatisé de billets. Calme, il intervient à chaque fois que celui-ci bloque le flux de la file. Les usagers attendent patiemment, seuls certains lâchent parfois un soupir discret. Au dehors, des marrons grillent. Rien ne perturbe le brasero flegmatique.

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Une fois la gare atteinte, nous saluons notre hôte et nous retournons dans les ruelles colorées, un brin poussiéreuse. Les façades sont garnies de céramiques et de temps à autres de linge qui cherche le soleil. Parfois, on surprend une mamie en pleine discussion avec un pigeon depuis le rebord de sa fenêtre. On accueille notre Moumoune à nous. On déambule encore. Des lampions décorent le ciel, une méduse de papier prend des airs d'ombrelle.

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Le long du Douro, fleuve qui prend sa source en Espagne, des musiciens partagent leur chansonette.  Nos enfants grimpent sur les murs d'une église, disputent une partie d'échecs à côté d'une fontaine ou encore jettent des cailloux depuis la rive. Leurs ronds dans l'eau jouent avec l'ombre des arches métalliques du pont Maria Pia qui rappellent celles que Mr Eiffel a également laissées à Paris.

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Il faut attendre le café. Mais il est délicieux. Rien ne semble pouvoir bousculer le temps nécessaire pour savourer les petites choses. Par contre, sur le retour, le conducteur n'hésite pas à griller un feu rouge alors que nous sommes déjà cramponnés vu l'allure de bolide qu'adopte le bus.

 

 

 

 

28 novembre 2016

Bienvenue au Maroc, mon ami!

Bon, on ne vous a pas encore parlé du gite Tachmyrte et de notre expédition dans la cédreraie d'Azrou.

On est arrivé après bien des méandres dans Meknes à choper un grand taxi pour Azrou. On a d'abord marché, on s'est trompé. On a ensuite marché, on s'est tendu, on s'est trempé aussi -il pleuvait à grosses gouttes ce matin-là. Puis on a marché en se trompant moins, mais en se détendant? Pas encore!

C'était des torrents qui tombaient du ciel à l'extérieur. Soudainement, il y avait des milliers de marchands de parapluie, totalement absents la veille! Fanch s'est d'ailleurs émerveillé devant une envolée de parachute au beau milieu de l'avenue! On s'est finalement mis à l'abri dans une espèce de marché couvert. D'ailleurs, les halles de Meknès qui doivent savoureusement filtrer le soleil par ses fissures au printemps, laissaient là piteusement passer la flotte par endroits! Mais bon, c'était plaisant à observer tout de même ces montagnes d'avocats et de mandarines, ces collines de cornes de gazelle et de griwech ou plus crûment ces têtes d'agneau à la langue pendante et ces cervelles d'on ne sait trop quelle tête animale... Quand les torrents sont devenus petites rivières, on s'est aventuré dehors à nouveau où des marchands ambulants cherchaient à sauver leurs étales avec des bâches en plastique improvisées, très calmement ceci dit par rapport à la menace de l'humidité ambiante sur les bons petits pains tout ronds qui devaient faire la recette de la journée.

Bref, le soleil revient... On se détend, un peu. On ne se trompe plus et on finit par passer une porte de la ville derrière laquelle c'est la fourmillière aux taxis. Il y en a de partout. On en trouve un. On nous annonce un prix qui est celui qu'on nous avait dit... Et qui à cinq, est plus léger que le bus. On s'en tire pour 15 euros en taxi jusque Azrou qui est à une heure au bas mot. On s'engouffre dans le taxi, au chaud et au sec. On s'éloigne de la ville et peu à peu, la route se met à monter. Rassurez-vous, ce n'est pas l'Himalaya mais ça monte tout de même un peu, mes zamis! Il flotte, peut-être même qu'il grêle. Le paysage se dénude... Laissant derrière des banlieues toujours en travaux mais qu'on dirait abandonnés. Des bâtiments de grosses briques rouges (un peu comme les bons vieux parpaings de chez nous quoi) dont les vitres et les toits sont absents. On voit des belles montagnes à l'horizon...

On arrive à Azrou après une heure de taxi. Azrou n'est pas petit mais paumé. On a froid. Il pleut. On a un vague contact d'un gite. On se met au chaud au café Bellevue où on nous fait asseoir comme des rois sur des beaux canapés en skaï blanc où chacun sirote un truc fumant pour se réchauffer. Jean-sam appelle le contact.

Aziz du gite Takchmyrte arrive dans le quart d'heure. Il nous emmène. Une espèce d'ours des bois le gars. Il nous propose un tajine mitonné par sa femme pour le soir. On signe des dix doigts. Le tajine sera bon mais le feu dans le micropoêle encore meilleur... Une vraie prière pour l'allumer.

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On dort bien et on attend le lendemain pour faire des grands projets.

Le lendemain, petit déjeuner... Aziz déboule au milieu. On lui demande des bons plans de petite marche. Il nous évoque le cèdre Gouraud et la forêt de cèdre. Il nous y déposera une demi-heure plus tard en nous indiquant un vague chemin dans la forêt.. Nous annonçant en arrivant qu'"au fait, le cèdre Gouraud est mort depuis deux ou trois ans mais, il est toujours debout, mon ami!"

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Il neige... Fanch est en bottes en caoutchouc, Malo en pantacourt et baskets éponges, Marjane en baskets pas éponges mais un peu poreuses tout de même. Les singes magots nous accueillent ainsi que les attrapes couillons. On passe notre chemin, surtout moi devant ces bestioles qui ne m'inspirent rien qui vaille (les singes hein, les autres ça va, j'arrive à gérer). J'imaginais déjà leurs griffes dans mon bonnet pour voir ce qu'il pouvait y avoir dessous. Bref, on n'est pas équipés pour la montagne mais on se dit que c'est tout de même fou de se retrouver à marcher sous la neige. On est bon public, on y va quoi.

Après le quart d'heure de liesse insouciante, Malo fait sploch sploch avec ses baskets... Il a froid. Fanch à qui on s'est évertué à dire de ne pas faire de boule de neige mais qui les a tout de même faites découvre avec effroi le froid au bout de ses petits doigts. On fait le point du bilan. J'échange de chaussures avec Malo... J'aurai un pantalon mais des chaussures mouillées et lui un pantacourt mais des chaussures sèches. Et on continue. La forêt est belle. Il y a des couleurs malgré le ciel blanc laiteux. Les enfants marchent comme des sherpas et s'éclatent...

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On fait environ 4 km avant d'arriver à une route goudronnée comme nous l'avait indiqué Aziz... On est gelé et des échopes attrape-couillons nous tendent les bras. Y'en a même une qui a l'air mieux achalandée que les autres dis donc : de la fumée s'envole de son petit toit en bois. On tourne autour et Ahmed nous tend un verre de thé à la menthe, nous invite à nous asseoir pour nous réchauffer. On se demande toujours s'il ne faudra pas allonger des dirhams à la fin. Mais on se laisse tenter... Et on a bien fait, les enfants admirent les cristaux qu'il vend mais on repart comme on est venu, riches de son hospitalité en plus.

On attaque la route goudronnée. Sympa la randonnée Aziz. Y'a des voitures et des camions qui déboulent devant derrière. Des singes nous suivent dans notre expédition certes, il y a des beaux arbres encore certes... mais ta balade, franchement mon ami...

En plus, comme on descend, ben il ne neige plus. Vous aurez deviné ce qui nous tombe sur la truffe! Les fameux torrents de Meknès sont de retour. Mais bon, on marche. Puis, dans une ligne droite, une sorte de Pick-up ralentit après nous avoir doublés, s'arrête, recule et ô miracle, nous ouvre ses portes. Son conducteur nous ramènera à bon port. Il nous offre même un sac de cumin dont le parfum innondait l'intérieur de son véhicule. On lui propose une clope ou quelques dirhams... mais lui non plus n'en veut pas. "Hors de question mon ami! Bienvenue au Maroc!"

On rentre au gite où on se dit que le père Aziz, il nous aura fait un petit feu dans son micropoële... Mais le feu ne crépite pas. On lui demande... On peut faire un p'tit feu pour se réchauffer un peu? "Ah naaan mon ami! Le feu c'est le soir. On fait des économies!"

Bref, il n'y a pas que les déserts de sable au Maroc, il y a aussi la neige, mon ami!

Au fait, Aziza, la femme d'Aziz, nous allume un feu très rapidement après le refus de son ours...

 

 

29 novembre 2016

On fait des sauts, des ombres et des dessins dans un parfum de tajine!

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On est allé à la plage quand il ne pleuvait pas. C'était chouette... On a vu des pêcheurs comme un peu partout. Certains se cuisinaient un tajine avec un feu de bois! Ca sentait bon sur la jetée. Puis, on a fait des sauts. C'était trop bien! On a aussi dessiné sur le sable avec des empreintes de bouteille et on a joué avec nos ombres. Elles étaient immenses comme le soleil était bas. J'étais très grand!

 

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